mardi 22 décembre 2009

Déchéance

Dîtes, heu... Comment dire... Ce n'est pas pour vous commander, hein, vous savez très bien que ce n'est pas mon genre [message subliminal]Donnez moi des sous[/message subliminal], hein, faudrait voir à pas faire le mariole non plus.

Mais bon, voilà, il se trouve que c'est PRESQUE Noël, et que des cadeaux, bah, il faut bien le dire, y'en a pas des masses dans ma hotte !

Donc je me tourne humblement vers vous pour savoir ce que vous offririez, vous, à votre famille !

J'ai les idées larges, attentions, TOUTES vos suggestions sont les bienvenues.

Si avec votre aide, je deviens pas le frère et fils préféré, je ne vois plus quoi faire.

Oh, j'allais oublier ! Budget illimité. On triera plus tard !

Voilà voilou, mes chers petits amis ! Amusez-vous en me rendant service. Je sais bien que jamais AU GRAND JAMAIS vous n'oseriez me suggérer des choses impossibles à trouver. Hein ? Vous ne le feriez pas... N'est-ce pas ?

Sur ce, je vous abandonne, et vous souhaite de joyeuses fêtes ! Celui qui me fournira la meilleure idée cadeau se verra récompensé par une magnifique dédicace dans un prochain billet. C'est pas Noël, franchement ?!

mercredi 16 décembre 2009

Tué par le travail


En ce moment, je suis quelque peu débordé. Donc je n'écris pas beaucoup. Je suis désolé.

Je vais essayer de finir la chaîne des sept péchés musicaux dès demain.

Et de publier quelques textes oubliés pour vous faire patienter.

Essayer.

*mort*

mardi 8 décembre 2009

Idées noires #1

Les palpitations de mon coeur résonnent jusque dans mes tempes. Autour de moi, la foule, agglutinée, coagulée. Les cris. À côté de moi, juste à côté, Elle. Derrière moi, juste derrière, lui. La transe gagne la foule, qui, monolithique, s'agite, se presse, m'oppresse. Une ambiance de dernier jour avant la fin du monde. Je pense alors que ce dernier jour est peuplé d'adolescents abrutis et de gens laids. Grotesque. Et hilarant. J'en ris. Comme un dément. Mais personne n'y prête attention dans cette effervescence presque maladive, insouciante, cacophonique. Je deviens fou. Et ce rythme infernal qui couvre jusqu'aux instruments !
Pour l'instant, l'univers se réduit à deux composantes fondamentale : les coups de marteau qui me déchirent la cage thoracique, et Elle. Lui, gravite quelque part en marge de cet univers. Il n'a pas de réalité. Pas encore.
Soudain, coup de fouet. Alors que la foule se calme, que les riffs de guitare deviennent moins agressif, lui tente une approche. Elle ne le repousse pas. Une partie de l'univers s'effondre. Seuls restent les trépidations arythmiques. Je deviens complètement fou. Il faut que je sorte. Je peux le faire ? Je me retourne. La foule est multitude. Que m'importe la foule ? Il faut que je sorte. Et ce coeur, toujours, plus rapide, de moins en moins synchronisé.
Violence. Il me faut de la violence. Mais la foule est si dense. Les visages se succèdent et se ressemblent. Tous sont hideux, déformés par la joie et les lumières mauves. Empathie, empathie... Vieille ennemie, misérable salope ! Pourquoi m'oppresses-tu d'avantages encore ?
Au loin, j'aperçois une absence de visages. Une absence de foule. Il faut que j'aille au loin. Derrière, loin derrière à présent, Elle et lui se trouvent, sans doute. L'air est chaud, l'air et moite. On se croirait dans une orgie. Les corps s'emmêlent. Tout cela devient vraiment absurde. Suis-je devenu parfaitement fou ?
Une porte, de l'air. Enfin. Je respire. Comme je le peux. Dehors, la pluie. Dedans la foule. À choisir, je préfère la pluie. Mon coeur essaye de sortir. Il faut que je le calme. Il faut que je l'apaise. Je sais.
Au loin une voiture. Deux faisceaux lumineux, deux phares dont les éclats se perdent dans les gouttes d'eau. Elle roule vite. Très vite. Trop vite. Moins de scrupules. Je cours.
Allongé sur le bitume, mon coeur est tout à fait calme à présent. Au loin, des cris. La foule ? Je ne sais plus. Elle, lui, la musique, tout est très loin à présent. La folie s'estompe, mon coeur se tait. La paix. Enfin.

mercredi 2 décembre 2009

Le reste du monde et moi

Journée pourrie. Pas envie d'avancer. Comme à mon habitude, je suis debout, avec mon casque vissé sur la tête qui me distille du Infected Mushroom : Becoming Insane. Plutôt bien résumé. Derrière moi, un chien aboie. Un petit chien, que d'autres jugeraient mignon. Une saloperie sur pattes si vous voulez mon avis. Et deux sièges plus loin, il y a la petite vieille qui s'oublie. Sentir le cadavre en putréfaction, de si bon matin, en soi, c'est une performance. Le 89 passe devant Jussieu avant de remonter la rue du Cardinal Lemoine. Il fait froid. Intérieurement, je jubile. Ils ne le savent pas encore, évidemment. Il ne sont pas conscient du fait que, bientôt, ils seront libérés. Libérés des autres, du chien des autres, des odeurs nauséabondes, de ce flux incessant de personnes qui s'amassent, abrutis de sommeils et de pensées obscures.

Mais l'on va encore se faire une fausse idée de moi. On imagine que je déteste tout le monde. C'est faux. J'aime tant l'humanité que ça me fait mal. De la voir se débattre misérablement pour tenter de survivre au jour le jour. De la voir se déchirer, se mutiler, s'affamer, quotidiennement, c'est un véritable supplice. Le vice caché de l'humanité, actuellement, ce sont les boutons. Donnez un bouton, ou un gâchette à quelqu'un et vous pouvez être sûr que par une curiosité presque malsaine, il appuiera dessus. Pour voir.
J'aime l'humanité. Et pourtant, ce n'est pas tous les jours facile. Si vous saviez comme je n'ai pas envie d'être condescendant avec le parfait abruti qui s'amuse à me défier du regard. S'Il savait. S'il se rendait compte qu'après tout, il suffit d'aimer. Un vague chevelu accompagné par sa troupe de joyeux drilles l'avait bien résumé il y a presque 2000 ans. Théoriquement : génial ; idéologiquement : inattaquable ; pratiquement : impossible.

Une mère et son fils viennent de monter à l'arrêt Henri IV. Il doit avoir 6 ans. Il n'a pas encore conscience de cela. Sans doute d'ailleurs, a-t-il déjà commencé à détester son prochain. Le petit Thomas qui a refusé de lui céder la balançoire alors qu'il était déjà dessus depuis 10 minutes, au moment de la récréation. Lui qui ne devrait être qu'innocence, amour et empathie. Malheureusement, lorsque l'on voit sa mère percluse de tiques en tous genre, force est de constater qu'elle n'a pas l'air d'être un modèle d'ouverture d'esprit et d'épanouissement. Mais ne t'en fais pas petit, toi aussi tu seras libéré. Bientôt.

"Insane, insane, insane, insane, all becoming insane [...]"

Le volume à fond, j'importune une petite dame à côté de moi. Elle n'est visiblement pas sensible à la musique électronique. Ne vous inquiétez pas madame, je descends à la prochaine station. Dans mon dos, le roquet continue d'aboyer. Tiens, cela me rappelle un vers holorime d'Hugo. Ou Musset.

Pendulum : The Other Side. "Come on down to the other side, come with us throught the gates of hell, we will drag you from where you are to where you belong". On ne pouvait faire une chanson qui soit plus de circonstance.

Le bus passe devant le Saint-Etienne du mont, longe la bibliothèque Sainte-Geneviève, dépasse la façade du Panthéon, et s'engage dans la rue Soufflot. "The ship is coming down, the ship is coming, the ship is coming down, coming down, coming down".
Nous arrivons à l'arrêt Soufflot. Le petit troupeau est amassé, prêt à monter dans un bus déjà bondé. Comme ils ont raison. Montez, montez, vous connaîtrez bientôt la révélation salvatrice !
Les portes du bus s'ouvrent. Un flot s'engouffre par la porte avant. D'autres attendent à l'arrière que certains voyageurs descendent. Ils savent que c'est interdit. Il savent que le chauffeur se contentera d'appuyer mollement sur un petit bouton qui déclenchera un message enregistré. Point. Je quitte le bus. Il se peut que dans ma hâte, j'ai laissé tombé un petit interrupteur. Et oublié ma sacoche. Vraiment, je n'ai pas de tête ce matin.
Je remonte la rue Soufflot. Le froid incisif me saisit directement. Je remonte le col de mon pardessus. Je suis cliché. J'aime cela. Derrière moi, on peut entendre les aboiements d'un chien, quelques conversations indistinctes, et l'annonce diffusée à l'intention des resquilleurs : "Nous vous rappelons que vous devez monter à l'avant du...". Bruit de l'explosion, la phrase restera en suspens. Autour de moi tombent violemment les restes calcinés du bus 89. Dire qu'il aura suffit d'un bouton, encore une fois. Mais eux, au moins, sont libérés. Enfin.
Dans mes oreilles, Pendulum continue de chanter.

"We will drag you from where you are to where you belong"

Oui, vraiment, c'est une belle journée !

vendredi 27 novembre 2009

Nouveau Thème

Et hop ! On adopte un nouveau thème en espérant qu'il vous plaira. Il me semble que le précédent était rouge et vert... Paradoxal pour quelqu'un comme moi qui ne voit ni l'un ni l'autre. Ironique diront certains...
Non, noir et gris, cela me correspond beaucoup plus. Et puis, avoir un nouveau thème s'inscrit bien dans l'idée de renouvellement du blog un peu laissé à lui-même ces derniers temps. On reprend l'écriture, petit à petit, parce qu'on a des passages à vide/pas le temps/pas la motivation pour publier toutes les conneries qu'on écrit.
La semaine prochaine, on devrait enfin voir arriver l'histoire dont vous êtes les auteurs. Engueulez-moi si je ne la publie pas !

mardi 24 novembre 2009

Un an, déjà !

Mon blog a un an, et j'ai raté la date anniversaire. Je crois que c'est ce qu'on appelle communément une "loose".

Et oui, cela fait déjà depuis le 16 novembre 2008 que je vous embête avec des bêtises. Et que certains trouvent encore cela intéressant, cela me dépasse sincèrement, mais après tout, qui suis-je pour juger ?

Depuis un an, je pense qu'on a clairement vu que ce blog me servait à publier quelques textes, pour que je tente de me recentrer quelque peu sur l'écriture, mais il y a tant de choses que je souhaiterai faire dessus. Me remettre au dessin, vous faire écouter quelques compositions musicales, m'essayer à la photo, ou [ironie] publier des billets sponso et de mode, pour enfin devenir un blogueur influent [/ironie].

Bref, ça fait un an. Voilà. ça me fait quelque chose quand même. Sinon, je ne vous en parlerai pas. Un an à suivre mon petit bonhomme de chemin, en marge d'une communauté qui terrifie/fascine/énerve/attire. Et je vais vous dire une chose : ça me va très bien. Si vous continuez à y être fidèle, c'est la preuve que ça doit marcher, non ?

Mais je vous rassure. Ce n'est pas pour cela que je vais me laisser aller, et m'engoncer dans un confort précaire. La deuxième année de ce blog sera une année de grands changements, d'essais, et de renouveau. Voilà !

Pour que la troisième semaine de novembre soit marquée par l'arrivée du Beaujolais nouveau, et l'anniversaire de ce blog !

Amen.

mercredi 11 novembre 2009

[Chaîne] Les sept péchés musicaux : Avarice

Bon ! Avec un peu de retard, que l'on va rattraper rapidement, nous voilà arrivés au péché qui me semblait le plus difficile à mettre en musique, j'ai nommé : l'Avarice.

Je ne suis vraiment quelqu'un d'avare. On pourrait même dire que je dispense un peu trop facilement mes faveurs pécuniaires. Et je ne fréquente pas de gens avares. Je les hais en horreur. C'est sans doute le péché que j'ai le plus de mal a toléré.

Je ne m'étendrai pas 107 ans sur la question. J'ai donc choisi comme musique pour l'illustrer Money For Nothing de Dire Straits. On comprendra pourquoi je pense :

mardi 27 octobre 2009

[chaîne] Les sept péchés musicaux : Gourmandise

Et voici à nouveau venu le temps de la chaîne musicale que tout le monde attend !

Aujourd'hui, nous allons aborder le thème de la gourmandise. Et puisqu'on ne change pas du jour au lendemain ce que l'on avait l'habitude de faire, je vais donc vous livrer dans un premier temps mon appréhension de ce terme.
La gourmandise est avant tout culinaire. Et ne me correspond pas. Il est très rare que je sois victime d'un caprice alimentaire, et je n'ai jamais mangé outre mesure (même si ma courbe de poids entre mes 10 et 15 ans ont tenté de me prouver le contraire).
Pour illustrer la gourmandise, il y a cette magnifique chansons de Marilyn Manson, interprétée dans le cadre du dessin animé Clone High dans lequel il incarne son propre personnage. Je vous laisse profiter de Food Pyramid.


Mais, la gourmandise ne concerne pas uniquement la nourriture. La gourmandise, c'est l'excès de toute choses. Avoir les yeux plus gros que le ventre, certes, mais également abuser immodérément de ce qui est initialement bon, si ce n'est nécessaire. Étonnement, c'est quelque chose que je ressens avec beaucoup de musiques manouches. Très riches, peut-être trop pour être parfaitement assimilées. Là, il me vient un exemple purement électronique avec Dragons de Caravan Palace, mais beaucoup d'autres, beaucoup moins abordables.

Pour la prochaine fois, nous aborderons le thème de l'avarice. Certainement le péché le plus difficile à retranscrire. À moins que...

Bien ! Nous verrons toujours cela la semaine prochaine !

dimanche 25 octobre 2009

L'histoire dont vous êtes les héros.

Bonjour bonjour, mes chers petits amis !

J'ai décidé de vous mettre à contribution (une fois n'est pas coutume). En gros, je manque un peu d'inspiration en ce moment, et je vais bassement me servir de vous pour booster un peu ma créativité. Je sens déjà ceux qui vont me sortir que j'ai deux nouvelles et une histoire en cours d'écriture, mais je vous rassurerai en vous affirmant que toutes verront un achèvement dans un futur proche.

Le principe est simple. Je vous demande simplement de répondre à ce billet. Les réactions de chacun conditionneront l'écriture d'une nouvelle dont vous serez les principaux auteurs. Je n'en serai finalement que la main rédactrice.
  • Le premier décidera du genre (S.F., Fantastique, Aventure, Horreur... Le choix est vaste)
  • Le deuxième proposera un thème central qu'il me faudra aborder (l'amitié, la folie, la trahison, la vengeance,... Soyez originaux, soyez fous !)
  • Le troisième choisira le lieu où se déroulera la nouvelle
  • Le quatrième créera un épisode, un événement particulièrement important à incorporer au récit
  • Le cinquième décidera de la temporalité (date initiale/Durée du récit)
À partir du sixième, vous pourrez toujours me soumettre des demandes, mais je ne promets pas de les prendre en compte. Je m'efforcerai d'incorporer d'une manière ou d'une autre les intervenants à la nouvelle. Après tout, plus on est de fous...
Avec ces éléments, je tenterai de vous créer une histoire cohérente.

L'expérience semble audacieuse, et sans doute même périlleuse (pour ne pas dire prétentieuse...), mais elle me tente. J'espère qu'elle sera concluante. Si vous aussi, n'hésitez pas à réagir. Je m'attends à de l'absurde, je m'attends à des larmes, je m'attends à ce que vous vous surpassiez.
Je dois vous avouer que je réfrène l'angoisse instinctive de penser que vous pourriez ne pas être suffisamment nombreux à réagir.

Sur ce, c'est à vous !

mercredi 21 octobre 2009

C'est une honte !

[...] Je ne poste rien en dehors d'une chaîne depuis 2 semaines. Mais soyez rassurés, je suis on ne peut plus mal de constater cela en même temps que vous. je vais me rattraper ; me ressaisir. Après tout, les super-héros aussi peuvent ressentir un certain sentiment de gêne et d'embarras profond.



Je vais écrire. Bientôt. Promis.

mardi 20 octobre 2009

[Chaîne] Les sept péchés musicaux : Envie

Et comme nous le faisait remarquer Archonium, instigateur de la chaîne qui nous tient en haleine semaine après semaine, l'Envie s'oppose à la Volonté. C'est donc un pécher qui me correspond assez peu. L'envie m'a toujours semblé illégitime (rappelez vous !). Je ne classerai pas l'Envie au rang du simple désir. L'Envie, c'est la jalousie, l'impétueux besoin, l'impérieuse convoitise. L'Envie entraîne la frustration, attise la rancoeur. L'Envie n'a pas sa place dans ma vie. Si je dois en vouloir à quelqu'un, ce n'est pas à autrui, mais bien à moi.

Là, si l'on m'interroge à brûle-pourpoint, quelle chanson représente le plus l'Envie à mes yeux, je serais bien embêté. Je n'en ai aucune idée ! Mais en y réfléchissant un tantinet, je pense à Hijo de la Luna, dans sa superbe intérprétation par Montserrat Caballé. Le désir tempétueux de trois entités qui trouve une fin tragique, et une orchestration cristalline, fluide, simple.

Je vous avouerai être un brin fatigué, donc aujourd'hui, vous n'aurez le droit qu'à une seule chanson. Pour une fois que je respecte la règle de cette chaîne...

mardi 13 octobre 2009

[chaîne] Les sept péchés musicaux : Luxure


Alors nous y revoilà. Avec ce qu'il me semble être le pécher le plus facile (mais bon, après tout, monsieur Archo l'avait annoncé) : la luxure. Tellement facile qu'en fait, le choix en devient compliqué. Comment choisir celle qui lui correspond le plus ? Et puis, finalement, était-ce un choix si facile que cela, lorsqu'on y réfléchit bien... ?

Lorsque l'on parle de luxure, soyons clair, elle est à découpler de la notion d'érotisme. Du moins, est-ce ainsi que je la perçois. Que la luxure reste un pécher tout de même ! Elle doit être impérieuse, profondément immoral, et pourquoi pas même, violente. Et déjà, le champ des possibles ce réduit considérablement. On pourra toujours citer Lemon Incest ou Love on the Beat de Gainsbourg, qui a été très fort pour choquer en son temps, mais, finalement, ne pouvons nous pas citer une très grande partie de la discographie du bon Serge ? Et cela ne constitue-t-il pas, dès lors, une solution de facilité ?

Pour parler la luxure, et de certaines relations contre-nature, il y a la superbe chanson chanson des Velvet Underground : Venus in Furs (qui s'inspire de la nouvelle éponyme de Leopold von Sacher-Masoch qui est au masochisme ce que Sade est au sadisme).

Et puis, il y a les chansons moins profondes, plus faciles, mais très efficaces. Là, tout de suite, et en tant qu'amateur d'électro, je pense à Trash de The Whip.

On aurait pu en citer encore bien d'autres. Et c'est la raison pour laquelle la luxure n'est, définitivement pas le thème le plus facile à aborder...

mercredi 7 octobre 2009

Légimité

Ce soir, mes chers petits amis, je vais vous parler d'un point qui me tient à coeur. Un point qui me servira de petite introspection. Et, une fois n'est pas coutume, je vais vous demander, humblement, de bien vouloir m'aider. Je vais donc aborder sans plus tarder la douloureuse question... de la légitimité.

La légimité, c'est une question qui me tient à coeur depuis longtemps. Un peu crânement, un peu connement. Mais pour bien faire les choses, il faudrait déjà, dans un premier temps, définir ce que c'est, que la légitimité ! Et sur ce point, le Petit Robert 2009 est formel. La légitimité c'est avant tout un :
n.f. tiré du lat.médiév. legitimitas. Il peut être synonyme de souveraineté lorsqu'il se rapporte au droit.
Mais sa deuxième définition nous intéresse plus :
La légitimité constitue une qualité de ce qui est juste, équitable, raisonnable
La légitimé ce situe donc dans un espace personnel relativement indistinct. Il s'agit de cette étrange balance entre ce qui constitue la loi, ce que l'on considère comme équitable, et ce que la raison nous dicte.

Ma grand-mère (qui avaient oublié d'être con, sans quoi elle ne serait pas morte en bonne santé) me disait souvent qu'il fallait chercher la légitimité dans nos actes. Ou alors, c'était mon voisin. Ou cet individu qui est venu frapper à ma porte, complètement nu, à 2h du matin, lorsque j'avais 4 ans. Encore que je ne sois pas sûr maintenant qu'il ne s'agissait pas de mon voisin...



Bref, tout cela pour dire que la légimité a conduit ma vie, et l'ensemble de mes décisions depuis une éternité. Mais il vient ce moment où l'on commence à douter. Ce que l'on estime comme étant légitime, comme, en quelque sorte, allant de soi, n'est-il pas, plus que toute autre chose, tributaire de l'arbitraire ? Lorsque vous commencez à vous excuser de quelque chose, parce que vous le considérez comme normal, mais en présumant que cela ne sera pas le cas de votre auditoire, n'est-ce pas là ce que l'on pourrait qualifier de préambules aux problèmes ? Et encore, Nous devrions remarquer que j'ai été relativement bien élevé de ce point de vue là, puisque mes parents m'ont toujours appris à m'excuser avant de foutre mon poing au travers la gueule du premier des abrutis qui aurait l'audace de contester tout à la fois mon droit, mon équité, et ma raison.

Et puis, à force de chercher la légitimité en tous points, n'oublie-t-on pas de vivre pour soi ? Certes, on prend le temps de clarifier les choses. Dans un premier temps au moins. Mais ce sentiment ne s'établit-il lui même pas sur une base des plus malléables : les certitudes que l'on se forgent, et qui sont sujettes à de nombreux changements au cours de notre vie -tout du moins, l'espérerons-nous.

J'ai l'impression, aujourd'hui, que ce qui me semblait immuable n'était en fait qu'édicté par mon orgueil. Mes revendications n'étaient pas légitimes. Mais elles trouvaient dans mon orgueil une légitimité qui m'aveuglait assurément. Je comprends maintenant, même si je ne le conçois pas, qu'il n'était pas légitime de voler les déambulateurs de petits vieux dans des hospices pour aveugles, ou de crier à l'heure de la sieste dans des centres pour insuffisants cardiaques. Pareillement, maltraiter le fils autiste de ma prof de piano lorsque j'en avais l'occasion, ou tabasser les pauvres en compagnie de mes amis anglais ne constituaient que des occupations puériles basées sur un manque d'appréciation globale et que rien ne pouvait les justifier.


Il est étrange de se dire que son système de pensées et de valeurs doit être remis en cause dans son ensemble. Qu'il vient un temps où il va me falloir m'excuser de toutes ces erreurs d'appréciation, de ces gênes occasionnées, de ces maladresses qui n'en étaient finalement pas, et qui ont pu engluer mon esprit.

Peut-être ne comprenez-vous pas, mes chers petits amis, le fond de ma pensée où le pourquoi de ce billet. C'est pour cela qu'il est nébuleux (d'ailleurs, et si vous suivez bien). Cela dit, je vous en prie, si vous pouviez apporter une lumière nouvelle à mon cerveau encrassé, elle serait appréciée à sa juste valeur.

lundi 5 octobre 2009

[Chaîne] Les sept péchés musicaux : Orgueil

L'orgueil : le pécher qui me définit certainement le plus. Rappelez vous, j'en avais déjà parlé dans un précédent billet. L'orgueil m'a toujours paru extraordinaire dans le sens où il constitue certainement le pécher le plus illégitime. Comment peut-on plus se foutre le doigt dans l'oeil que par orgueil. l'orgueil conduit à la colère, aiguillonne la jalousie, provoque la paresse, confine à la gourmandise, exacerbe la luxure, aiguise l'avarice.

Bref ! Il était question de continuer cette chaîne établie par Archonium, et à laquelle se prêtent beaucoup plus de personnes que je ne le pensais initialement. Comme quoi !

Pour illustrer l'orgueil, je n'ai pas voulu trop y réfléchir. J'ai simplement pensé à Imagine de Elton John, remaniée par A Perfect Circle. Les harmoniques dissonante, le détournement du propos initial, la voix magnifique de Maynard James Keenan, tout transpire l'orgueil déplacé de l'humanité, l'impossibilité d'une amélioration, la finitude.

Pour la semaine prochaine, vous aurez des devoirs à faire à la maison les enfants, avec l'annonce du prochain pécher. Il s'agira de *clairons qui résonnent* la luxure ! Vous voilà prévenus !

samedi 3 octobre 2009

Mary & Max


Pour peu que vous me suiviez un tout petit peu, vous avez du vous apercevoir que la rubrique "critique ciné" n'est pas particulièrement entretenue. Assez étonnement, d'ailleurs, dans la mesure où je dois être fourré dans un cinéma 4 ou 5 fois par semaines. Et je comprends que le lecteur s'imagine que je suis uniquement porté sur un cinéma relativement alternatif, pour ne pas dire obscur. Pourtant, il n'en est rien, j'aime aller voir des grosses production qui tâchent, comme profiter d'un film japonais de 1960 (là, je pense à Kawaita Hana de Masahiro Shinoda, mais ça ne doit pas vous dire grand chose). Mais dans un cas comme dans l'autre, on aura tellement écrit, critiqué, porté aux nues, ou exécrer que ma modeste contribution ne suffirait pas à y porter un regard renouvelé.

Et puis il y a les films, comme Mary & Max, film d'animation d'Adam Elliot. Des films simples, sans prétention, géniaux, doux amers, que l'on a du mal à définir. Des films qui vous laissent un petit arrière goût de fraîcheur simple et sincère. La narration d'une simplicité troublante, vous assied. La profondeur des personnages vous impressionne. Enfin, l'histoire vous transporte.


Mary & Max, c'est tout simplement l'histoire d'une correspondance entre la petite Mary Dinkle de "8 ans 3 mois et 9 jour", et de Max Horowitz, célibataire de 44 ans membre des Hyperphages Anonymes et atteint du syndrome d'Asperger. Cette correspondance va transcender les distances, les générations, et le temps.
Le film parle du quotidien, des opportunités, des rencontres, des hasards de la vie. L'ensemble regorge de musique superbes qui confèrent une ambiance poétique et grandiose, d'un esthétisme tout particulier, de détails touchants, tristes, légers, cyniques ou drôles. On est loin de la fuite en avant de la plupart des productions actuelles. Avec peu de décors, une touche très personnelle, et une application systématique qui rend la narration et universelle, Adam Elliot nous entraîne dans son univers. New York est grise, et l'Australie pas vraiment colorée. Les gens sont laids, mais on se prend à les trouver beaux. Pathétiques, mais terriblement attachants et humains.



Mary & Max est un film contemplatif, alternatif, incorrect, très bien écrit, simple et attachant. Servi comme il se doit par des voix de grands acteurs (Toni Colette, Philippe Seymour Hoffman ou encore Eric Bana), une bande son éclectique (on alterne entre Que Sera Sera et la bande originale composée par Dale Cornelius), bourré de références (Breakfast at Tiffany's, Georges Méliès, ...) Mary & Max représente l'animation comme on l'aime, ou comme on se plaît à l'imaginer.

Et encore une fois, l'essentiel dans tout cela, c'est l'amour, mes chers petits amis.


mercredi 30 septembre 2009

One Portrait A Day


Il y a des blogueurs qui ont des idées originales et qui aiment les faire partager. C'est le cas de Régis Hanol, informaticien photographe, qui vous propose chaque jour un nouveau portrait. En somme, tout est dans le titre : One Portrait A Day.

Régis est talentueux, et il capte par l'intermédiaire de ses photos une part indicible de la personnalité de chacun. Et comme il doit chaque jour proposer le portrait d'une personne différente, vous pouvez le contacter et lui proposer de poser pour lui. Toutes les infos sont sur son site.

Alors bon, je fais sa pub, mais je fais également un peu la mienne. Car aujourd'hui, 30 septembre, vous pourrez y voir votre serviteur, dans ses plus beaux atours. Alors n'hésitez pas !

mardi 29 septembre 2009

[chaîne] Les sept péchés musicaux : Paresse

L'ami Archonium a donc décidé de lancer une nouvelle chaîne sur la blogosphère, qui, il faut bien l'avouer, n'avait pas forcément besoin de cela. Et le Monsieur a cru bon de m'incorporer à la première salve pour relayer l'information. Et alors que je m'étais promis de ne plus participer à ce genre de choses, je serais tenté de dire : ma foi, pourquoi pas !

Le principe est simple : Un pécher capital = une musique. Celle que vous choisissez, bien évidemment. Le pécher vous sera imposé au cours des prochains jours par l'instigateur de cette chaîne, Archonium. Et on commence aujourd'hui avec la paresse.

J'ai hésité entre énormément de musique. Et puis finalement, alors que j'étais en train de me torturer l'esprit pour vous trouver quelque musique de Debussy, avec des violons lancinants, et des tonalités chaudes, une chanson s'est imposée à moi. Je donc décidé de choisir pour vous Fleur de Saison de Mademoiselle Émilie Simon.

Il y avait aussi Permanent Vacation d'Aerosmith en bonne position mais c'était un peu trop évident.

Bref ! Comme il s'agit d'une chaîne, il faut la transmettre (et oui, c'est ça le principe). Donc comme je suis quelqu'un de relativement méchant je m'occuper immédiatement de tagger LeslieParisienne, parce qu'il s'agit de ma victime préférée, Axl, parce que j'ai hâte de découvrir les titres barrés qu'il compte nous proposer, Ilagee, qui va nous rythmer l'affaire, et CaliKen, s'il s'en sent l'âme, et Vodka Caramel, parce que je suis curieux de voir la BO de sa vie (*fuit*).

Voilà voilà ! Sur ce, je vous souhaite une très bonne fin de journée. Je reviens sans doute avec la suite d'une nouvelle (on verra bien laquelle) demain !

Amour mes petits amis. Amour !

dimanche 13 septembre 2009

L'éphéméride provinciale (1)

Calixte était un homme simple. Pas stupide, loin de là. Il était simplement de ceux qui n'ont aucune exigence, et se contente de ce qu'ils ont –c'est-à-dire de peu. Il était effrayé par les revendications sociales, et le trouble que cela pouvait apporter à une société. Il se fichait bien que certains de ses collègues puissent le taxer d'être mou, ou encore apathique. Les plus extrêmes voyaient en lui le parfait petit suppôt du capitalisme. Or, en réalité, Calixte était apolitique, et se souciait de savoir comment fonctionnait la société comme de sa première chaussette. Ce qui n'était pas tout à fait vrai d'ailleurs, puisqu'il se rappelait parfois avec émotion du petit canard blanc et jaune qui ornait ses pieds lorsqu'il était enfant, tandis qu'il ne pensait jamais à ce qui pouvait faire tourner le monde. Il n'avait aucune notion d'économie, de droit, ou de politique étrangère. Encore moins de physique ou de phénoménologie. Il pensait simplement que se lever chaque jour était en soi un miracle, et qu'il lui fallait être reconnaissant d'être en vie. Reconnaissant envers quoi, il n'en avait aucune idée. Car, bien qu'il n'y ait jamais à proprement réfléchi, il était profondément agnostique. Le concept même d'un dieu tout puissant lui était étranger. Mais cette gratitude profonde et sincère représentait la seule vérité à laquelle se raccrochait Calixte.


Calixte avait un âge incertain. Il aurait tout aussi bien pu avoir vingt-cinq ans que quarante. Son visage lisse trahissait son manque d'expressivité. Il avait le regard neutre ; ni bovin, ni pétillant d'intelligence. Pourtant, contemplatif de nature, il analysait avec justesse les choses.

On ne pouvait pas dire de Calixte que sa vie sentimentale était intense. Sans doute parce qu'il se désintéressait de la question. Il n'était pas vilain. S'il avait voulu, il aurait même pu être tout à fait beau. Il avait bien essayé quelques rares fois, pour faire comme tout le monde. Mais on ne pouvait pas dire que l'expérience s'était montrée concluante. Pourtant, il espérait rencontrer l'âme soeur un jour. Certainement. Disons qu'il restait ouvert à l'éventualité.


Calixte travaillait au service du recensement d'une petite mairie de province. La ville importait peu. Bien qu'il en fasse partie, il ne comprenait pas non plus la toute-puissante machine administrative. Il avait simplement l'impression d'être un rouage qui en facilitait le fonctionnement, à son échelle. Il avait commencé à travailler comme agent d'accueil dans cette même mairie. Comme il ne se plaignait jamais, effectuait le travail qu'on lui demandait d'accomplir sans jamais trouver rien à redire, il avait tout naturellement été promu dans un service plus prestigieux. Cette promotion l'avait dans un premier temps laissé perplexe. Et puis il avait finalement accepté de changer ses habitudes, et de se charger de répertorier décès, naissances, mariages et divorces. Et puis, il y avait pris goût. Il rencontrait moins de personnes, mais prenait d'autant plus conscience de la chance qu'il avait d'être en vie qu'il connaissait le nombre exact de défunts que l'on devait déplorer quotidiennement. Et sa gratitude était allée croissante.


Calixte aimait son travail. Il avait cela dans le sang. Certains naissaient fonctionnaire. Et Calixte était rédhibitoirement de ceux-là. Il n'avait jamais nourri plus d'ambition que cela : travailler derrière un bureau avec des horaires bien cadrées –même s'il lui arrivait de faire du zèle– était tout ce qui pouvait le contenter. Il passait le plus clair de son temps à remplir des dossiers, à classer des fichiers et à tamponner des actes. Classer était une activité qu'il aimait au-dessus de tout. Cela donnait une cohérence aux choses. Et lorsqu'il avait fini de classer, tout lui paraissait plus simple. Son travail se limitait alors à 6 colonnes, au maximum. Mais c'était sans conteste celle des décès qui l'intéressait le plus. Sans considération morbide. Aucune. Jamais.


À ce stade du récit, et avant d'aller plus loin constatons une chose: Calixte n'était le genre de personne qui se remettait en question. Une seule vérité, à priori inaltérable sous-tendait sa vie. S'il n'avait pas évolué dans la vie comme avec des oeillères, on aurait pu dire de lui qu'il était fataliste.


C’était une fin de journée comme toutes les autres. Plongé dans ses quelques dossiers, Calixte effectuait son travail comme à son habitude : avec application.

Il venait d’enregistrer le décès de Madame Léocadie Laponce et rangeait le dossier dans le tiroir correspondant. C’est tout à fait fortuitement que son regard se posa sur un fichier qu’il ne pensait pas connaître, ce qui était tout à fait étonnant dans la mesure où il avait ressorti, trié et rangé l’intégralité des dossiers la première année de sa mutation. Sur ce dossier, il pouvait très distinctement lire : Monsieur Calixte Honoré Fulgance Maisonneuve.

Il ressentit une sorte de gêne lorsqu’il s’empara du dossier. En fait, il ne savait pas comment il devait réagir. Il le compulsa avec une certaine fébrilité, et quelques gouttes de sueurs perlèrent sur son front lorsqu’il constata que tout y était : Heure du décès, rapport légal, détails de l’accident.

Il ne douta pas un seul instant de la véracité du dossier. Il était le seul à pouvoir consulter les archives du recensement, et, du reste, ne comprenait pas qui aurait pu lui faire une blague d’aussi mauvais goût.

Sa mort devait intervenir l’année prochaine. Il se rassura quelque peu lorsqu’il vit qu’il devait être percuté par un automobiliste dans un lieu qu’il ne connaissait même pas, et pourtant… Pourtant, les germes du doute avaient été semés, et la seule vérité à laquelle cet homme qui ne possédait aucune exigence avait décidé de croire, était sur le point de voler en éclats.


Il termina sa journée tant bien que mal, remit sa veste, et quitta la mairie à 18h, en ce mercredi 14 octobre. Il faisait froid, l’automne semblait déterminé à se montrer le plus tôt possible. Les feuilles rougissaient à vue d’œil, le temps était maussade.

Calixte emprunta, comme à son habitude, seul, le chemin qui le ramenait à son domicile. Son visage lisse s’était fendu d’un pli marqué. Et pour la première fois de sa vie, il ressentit avec effroi un sentiment de perplexité, qu'il découvrait alors sous son jour le plus sombre.

samedi 12 septembre 2009

Adieu

Aujourd'hui, aux alentours de 5h du matin, ma grand-mère, ma mamé, tu t'es éteinte. Le dernier mois ne t'aura pas été particulièrement favorable, et bien que nous nous y attendions tous, à plus ou moins grande échéance, aucun de nous ne pouvait vraiment s'y résoudre.
Ma grand-mère, ma Mamé, je t'aimais. Nous t'aimions tous avec une infinie douceur. De devoir conjuguer ce verbe au passé, pour constater la finitude, la toute puissance de la mort, bref, pour se replonger dans tout un tas de clichés qui ne m'ont pas attendu pour être entérinés, voilà bien la constatation la plus terrible. 
Tu nous as apporté tout le caractère et le paradoxe de la Corse, l'amour du classique et de l'opéra, les recettes que seules les meilleures grands-mères connaissent, la passion de la période napoléonienne. Tu incarnais une gentillesse sans borne, un entrain et une force qui te rendais immortelle. Tu étais de celle dont on fait les centenaires. Et pourtant... 
Je ne garderai pas de toi le souvenir de cette chambre d'hôpital au petit matin, de cette toute petite chose au contact froid que la mort, dans son ultime étreinte, ravissait à son rêve. Tu n'étais pas cette prison de chairs muette et pathétique que parcourais moins souvent une lueur malicieuse qu'un spasme douloureux. Tu seras toujours la flamboyante, l'incroyable, la superbe et la formidable grand-mère que tous les enfants espèrent avoir. Et je crie haut et fort à qui veut bien l'entendre, que nous t'avions. Et que tu nous avais.
Tu étais une tempête. Un ouragan. L'indépendance était ton seul mot d'ordre, la littérature, ta seule maîtresse, et ta famille, tout ce qui comptait.
Plus jamais je ne pourrais me plier en deux pour t'embrasser, moi qui étais pour toi "long comme un jour sans pain". Jamais plus nous ne parlerons d'Histoire à bâtons rompus. Il faut croire que c'en est bien fini de nos conversations passionnées, de nos promenades, de nos instants à nous. Tu ne viendras plus visiter le Louvre et la Malmaison. Et je n'irai plus dans ton petit village de Santo avec toi.
C'est une page qui se tourne, une histoire qui prend fin. Une belle histoire. Celle d'une époque, d'un pays, d'un amour... Les souvenirs resteront, pour ce qu'ils comptent.
Je ne retiendrai pas mes larmes. Pas plus que je ne les cacherai.

Ma Mamé. Je t'aimais. Je t'aime. Et parce-que je t'aime, il me faut te dire au-revoir. Non, Adieu.


Oui. Adieu.

mardi 8 septembre 2009

Propos elliptiques


Il est assez amusant de constater la complexité du cerveau humain. Ou l'absence totale de logique chez nos concitoyens. Mais jugez plutôt, à travers l'amusante, et tout à fait passionnante anecdote qu'il m'a été donné de vivre ce matin.
[Mode narratif]Il était encore tôt dans la matinée lorsqu'après une visite improvisée je décidais de m'accorder un peu de détente et franchissais le seuil d'une boutique de manga. Habitué, et seul dans le magasin, je parlais des dernières nouveautés avec le vendeur en caisse. Quelques secondes plus tard, l'un de ses collègues remontait de la cave qui servait manifestement de remise, avisait un lourd colis posé sur le comptoir, pestait, puis lui posait cette question, particulièrement bien sentie : "putain, c'est quoi ça encore ?" Et le premier vendeur de lui répondre : "bha, c'est arrivé ce matin". Et, visiblement satisfait, notre second compère retournait dans les profondeurs abyssales du sous-sol obscur, chargé comme un baudet, non sans jurer encore une ou deux fois.[/Mode narratif]
Je dois vous avouer que je n'ai pas tout à fait saisi en quoi la réponse avait été particulièrement satisfaisante. Peut-être attendaient-ils quelque chose de particulier ce matin, mais je n'ai décelé aucune lueur de compréhension, aucune étincelle de lucidité ou d'intelligence lorsque la réponse a fusé.
J'ai trouvé tout simplement formidable qu'une réponse aussi elliptique ait pu contenter tout le monde. Une simple vraisemblance de cohérence, le sentiment que la réponse a été choisie judicieusement, et le monde est heureux. N'est-ce pas tout simplement merveilleux ? Et n'est-ce pas, finalement, l'une des méthodes les plus employées par nos politiques ? On pourrait certainement exploiter le filon jusqu'à la moelle, y trouver les réponses aux troubles de l'ordre mondial ! imaginez ! On pourrait aller du simple "Pourquoi avez-vous tué cet homme ?"/"Bha, il faisait beau ce matin." au "Et que pensez-vous de la crise économique qui frappe actuellement le monde ?"/"La France a de tout temps été le pays du vin et du fromage."

Encore qu'en politique, je crois que cette technique porte un autre non... La technique de l'autruche, non ?

mardi 1 septembre 2009

La pince à chaussettes est à l'homme ce que le porte-jarretelle est à la femme

Et je ne remercierai jamais assez l'amie qui m'a offert ce soir cet accessoire aussi indispensable à la virilité de l'homme que peut l'être le porte-jarretelle à la beauté féminie.
Pourtant, Dieu sait (et je fais beaucoup référence à lui, moi qui suis devenu le dernier des agnostique dès que je me suis aperçu qu'il refusait de répondre à mes ferventes prières de devenir une rock star) que le porte-jarretelle a eu une influence toute particulière sur ma vie, notamment cette année.
Certaines personnes, et pour ne pas en citer, Leslie-Parisienne (occasion de me faire un coup de pub monumental), pourront en témoigner : j'ai développé des liens indissolubles avec le milieu burlesque parisien à ses prémisses. Et mon image de la femme n'a pu qu'être fortement influencée par certaines soirées particulièrement riches en rencontres affriolantes. Mais vous imaginez que votre serviteur, fort d'un soucis d'objectivité et d'impartialité particulièrement arbitraire, n'a pu que se soustraire à toute tentation (...), et s'est donc astreint à une chasteté qui ferait pâlir le premier bonze venu ; c'est en tant qu'observateur tiers, et non adorateur concupiscent de la nudité féminine dans ses atours les plus séduisants que j'affirme haut et fort : la femme est certainement la chose la plus admirable qui puisse nous être donné d'admirer sur Terre.
Mais rassurez-vous messieurs nous possédons enfin la possibilité de nous défendre aussi bien que la gent féminine en terme de séduction ! La pince à chaussette nous permet de rivaliser d'astuces ! Et laissez moi vous donner immédiatement d'excellentes raisons de la porter dès que l'occasion s'en fait sentir :

1) Vous serez original
Je ne vous cache pas que l'accessoire en lui même est relativement dur à trouver. Ainsi donc, je crois pouvoir affirmer sans faute que vous vous ferez remarquez dès qu'il s'agira de relever le pantalon.

2) Vous serez désirable
À n'en point douter, vous rivaliserez avec les plus beaux T-shirts fluos estampillés du logo J.U.S.T.I.C.E. Vous serez les "kings de la party", si vous osez néanmoins remonter votre pantalon au dessus des mollets (hem, hem...). Et si vous parvenez à montrer subtilement à une demoiselle qui vous aurait tapé dans l'oeil les incroyables attributs esthétiques qui ornent vos jambes glabres, vous ne pourrez dès lors que la compter parmi vos conquêtes de la soirée.

3) Vous apprécierez son contact doux et chaleureux
Aussi étonnement que cela puisse paraître, porter de telles choses est très agréable. Plus de soucis de chaussettes tombantes (ce qui est son principal intérêt), et un mollet agréablement enserré, ce sont les avantages indéniables de cet accessoire qui deviendra très rapidement un incontournable de votre garde-robe.

Voilà ce qui, je l'espère, saura vous convaincre comme je me suis laissé convaincre. Si j'en ai la force, je vous ferais un petit inventaire du dress-code masculin rétro. Nous verrons bien !

dimanche 30 août 2009

Original, moi ? Même pas en rêve !

Aoutch... il est de ces soirs où l'on a du mal à accuser le coup. De ces soirs où l'on se sent la dernière des sous-merdes. Et ce n'est pas faute de compliments distillés par un certains nombre d'invités dans une soirée où vous n'étiez, malgré tout, que la "valeur ajoutée". Mais ce n'est sans doute pas de ce genre de soirée dont vous souhaitiez faire partie, n'est-ce pas ?

Il est difficile d'être réaliste. Surtout lorsque vous pensiez être techniquement insurmontable ; un concentré pur de champion, dont on fait les étalons les plus compétitifs. Pour faire clair, vous ne doutiez absolument pas de vos capacités. Et pourtant, vous voilà, du jour au lendemain (ou plus exactement, de l'après-midi à la soirée), relégué au rang de second couteau, tout juste bon à attiser des feux déjà allumés, à vous glisser dans une peau déjà revêtu. Vous ne vous y attendiez pas. Soyons honnêtes, si vous étiez votre serviteur, vous n'auriez tout simplement pas hésité à vous fracasser quelques phalanges sur un mur qui aurait eu l'outrecuidance de se dresser sur votre chemin. Et pourtant, vous n'en avez rien fait. Votre calme et votre maîtrise de soi vous étonne d'ailleurs. Ou alors vous avez d'autres choses auxquelles penser. Cela vous apparaît, finalement, comme un incident de parcours mineur, de ceux que l'on surmonte sans se poser de question.
Et pourtant, vous accusez le coup. Ce qui ne vous semblait, en premier lieu, n'être qu'une mésaventure discutable vous apparaît, au fur-et-à-mesure de la soirée, comme un coup de poignard dans le dos ; Un incident de plus sur un chemin que vous savez pourtant jalonné de problèmes. Et l'ensemble devient tout simplement insurmontable.
Mais n'ayons pas peur de la langue de bois. Elle sera mon ennemie mortelle ce soir, et je la combattrais tant que couleront dans mes veines les vapeurs éthyliques de parfums suaves et dépravés, de relents de tentations évincés par un honneur qui a gagné en humilité, ce qu'il a perdu en superbe. Pour faire simple, vous eussiez pu me sodomiser à sec avec des graviers que je n'en sentirais pas la moindre différence, et l'inconstance humaine m'apparaît comme la dernière des trahisons envisageables.
Quelqu'un m'aura dit, ce soir, que je n'étais que l'archétype du névrotique. Et sa définition semblait me correspondre avant que je ne sente le poids de l'incompréhension et du dénigrement de soi.
Savez-vous que le plus beau, dans tout cela, provient de la proportion purement paranoïaque, et très certainement égocentrique, à envisager le mal dans la plus simple aspérité de la vie. Ou alors, à une furieuse et impétueuse empathie fébrile, qui se dispute à l'intelligence psychologique de votre serviteur la compréhension globale d'un ensemble insensible et cynique à souhaits.
Que le doute envahisse l'être, sans le ménager, cela semble normal. Mais que la résonance à cette question ne trouve des échos que dans un futur arbitraire n'a rien pour enchanter.

Bref, toute cela pour vous dire que la soirée est à la torture et non à la sérénité, dans une atmosphère générale qui n'appelait en rien de telles appréhensions.

Puissiez-vous pardonner les pérégrinations malsaines d'un esprit tordu en cette heure avancée.

Bien cordialement, je vous salue.

samedi 29 août 2009

Back among the living


Je lis déjà la béatitude surprise dans vos visages réjouis, burinés par un soleil assassin, ivres d'iode, confis au pastis et autres substances éthylées qui confèrent à la vie plus de lendemains difficiles que de moments présents ; après de longues et mornes journées à sangloter devant votre ordinateur, accablés d'une solitude que seule la petitesse sordide de vos existences pouvaient arracher à une insurmontable attente, vous souriez enfin. Pour résumer, vous n'y croyiez plus. Et pourtant, votre fidèle serviteur, qui n'a rien perdu de son empathie et de sa philanthropie, a bien fini par se lasser de ses vacances dans le golfe du Mexique en compagnie de demoiselles toutes plus appétissantes les unes que les autres.

Mais s'il est de retour, c'est pour aborder un sujet grave, qui l'horripilait au bord de mer, et qui manque de le transformer en sociopathe serial killer depuis qu'il est de retour dans les rues d'une ville à peu près civilisée : le bronzage.
Car, oui, il faut en parler, de ce vil ennemie des libertés élémentaires ! D'aucun parlera des méfaits de certaines substances illicites sur le comportement humain, l'altération des centres de perceptions par action agoniste ou antagoniste sur les systèmes nerveux et neuronal. Mais qui parlera du trop plein de sécrétion de dopamine qui va nous donner un sentiment de béatitude alors même que nous sommes en train de nous cramer la couenne au soleil ? N'est-ce pas, là aussi, une modification que certains qualifieront de dangereuse ? Ne devrions nous pas interdire le soleil, qui fait de nous ses esclaves serviles qu'il tue sans ménagement ? Enfin, remarquez, lorsque je dis nous, je pense plutôt à vous, car, le soleil, je le fuis. Autant que je peux du moins.
Le bronzage est magique. Il agit comme une sorte d'alibi sur la conscience humaine, une justification inattaquable. Quelqu'un pourra légitimement dire qu'il a passé de bonnes vacances sous prétexte qu'il en revient avec un mélanome malin. Imaginez donc s'il a, en plus, l'insigne honneur d'en porter sur la peau les stigmates ! Et si la plage offre plus souvent le spectacle de cétacés échoués lamentablement sur la tranche, que d'intellectuels s'adonnant au plaisir de la lecture sur un coin de sable (et sous un coin d'ombre), on ne s'étonnera dès lors pas de ne pas m'y voir dans la journée.
Le bronzage est l'un des principaux attribut du Mal, à n'en point douter. Car non content de se le trimballer, il faut également le travailler ! Certains s'y attelant dès le mois de février, à grand renfort de séances UV qui pourraient à elles seules financer le plan de relance de l'Afrique équatoriale. Et notez le paradoxe lorsque l'on remarque que beaucoup vont à la mer pour bronzer, et non pour pratiquer quelque sport nautique et/ou activité natatoire. C'est un peu comme chercher à aller dans l'espace pour grandir, sans profiter de la vue.
Je vois déjà ceux qui, fiers, certainement, de leur magnifique cramage au 3ème degré sur les deux faces, et sans circulation rotative de l'air par au-dessus et en-dessous comme le proposent pourtant la quasi-totalité des fours à l'heure actuelle, ces grands brûlés, donc, qui poseront sur moi leur regard accusateur, et qui, de leur voix inquisitrice, me lanceront le superbe argument de la vitamine D et de la mélatonine. Comment leur donner tort ? Après tout, nous ne sécrétons naturellement ni l'une ni l'autre. Cependant, de nombreuses études prouvent qu'il suffira de rester exposer partiellement pendant une période de 10 minutes quotidiennes, pour que l'ensemble de l'organisme puisse profiter de cet apport hormonal. Nous sommes bien loin des 2h matin/2h après midi d'une grande majorité de vacanciers apathiques, qui pousseront parfois le vice jusqu'à se poser sur des terrasses ensoleillées pour profiter des derniers rayons d'un soleil couchant.

Mais vous l'aurez compris, si je dénigre les bienfaits non négligeable du soleil et l'attitude "petit-bourgeois" des mes contemporains mesquins, c'est pour une raison purement égoïste et égotiste. Car quel sujet est plus susceptible de m'intéresser que moi-même ? Et lorsque je reviens de vacances durant lesquelles j'ai pu profiter du grand large et de l'air fraîchement iodé, d'une foule entassée en masse sur ce littoral que j'aime tant, voilà que je m'aperçois non sans un certain dégoût, que j'ai tendance à blondir, et que le soleil ne fait qu'accélérer le processus. C'est donc cette foutue mèche blonde, qui fort heureusement, disparaîtra dès que j'aurai revêtu mon pelage d'hiver, qui me fait détester le soleil. Voilà tout.

dimanche 19 juillet 2009

Trafic fluide


J'étais sur la route cet après midi. De retour d'un séjour particulièrement éprouvant en Poitou-Charentes. J'étais dans cet état de somnolence du passager qui se laisse conduire, bercé par le doux roulis de la voiture sur le bitume, et le blabla incessant que distillait une radio lointaine. Je regardais la campagne, sans vraiment la voir.
Tout à coup, un panneau de signalisation affiche ce message : "Hommes en jaune, respectez leur vie".
Cela m'a paru absurde, mais des images très précises se sont formés dans mon petit esprit englué par le quotidien lénifiant de la région poitevine. J'ai ri.

vendredi 3 juillet 2009

Breizh Connection

Bon ! Je pars. En Bretagne, parfaitement. Et je n'aurai pas internet en ces contrées reculées que l'homme ose à peine fouler. Mais cela dit, j'aurai l'électricité ! Ce n'est déjà pas si mal ! Et si Bélénos se montre clément, je pourrais même écrire la suite de certaines histoires en cours. J'espère dans tous les cas avoir beaucoup de choses à vous raconter d'ici une semaine (et oui, seulement).

Soyez fort en attendant, car je sais que je vais vous manquer. Mais vous me manquerez aussi, soyez en persuadés.

jeudi 18 juin 2009

Soirée Swing&Boots au Ohlala


Je ne suis pas vraiment un démon de la nuit parisienne. Des tas de blogs vous parleront bien mieux que je ne le fais de tous les deniers lieux branchés et des soirées dans lesquelles vous devez absolument vous faire voir. Et on ne peut pas vraiment dire que je sois un grand amateur de mondanités. 

Pourtant... Pourtant, je remarque que j'ai dernièrement tendance à vous affirmer quelque chose et à vous expliquer son contraire juste après... Mais il est une heure avancée dans la soirée, et vous me ferez grâce de vos commentaires désobligeants. Or donc, et pour en revenir à notre propos initial, je disais : pourtant, je vais vous parler ici d'une soirée qui se déroulera le jeudi 25 juin, à proximité de République, et que vous DEVEZ ne pas manquer. Et ce, pour plusieurs raisons, donc chacune est suffisante.

Pour commencer, cette soirée sera animée par deux DJs montants de la scène parisienne, et des personnes que j'estime beaucoup : Bart&Baker ! Leur univers très particulier, composé de morceaux de swing au cachet délicieusement désuet, et tempérés par des samples éléctro/funk/hip-hop ou encore rock, est un vrai délire auditif. C'est nouveau, ça change, et c'est extrêmement rafraîchissant. Je vous invite à vous rendre sur leur site, ou leur Myspace pour vous faire du bien.

Ensuite, le lieu en lui-même. Le Ohlala, bar *loft* restaurant situé rue Rampon à deux pas de République, a été aménagé dans l'esprit du quartier : on y trouve une esthétique froide et aseptisée que contrastent de chaleureuses tentures de velours et un mobilier des plus classiques. L'ensemble n'est pas sans faire penser aux galeries d'art contemporain avoisinantes, dont il emprunte la structure, puisque certaines oeuvres et installations y sont exposées de manière permanente. Et pour vous tous, mes chers petits amis qui, comme moi, seriez un poil geek, rassurez-vous, vous ne serez pas en reste ! Entre l'espace aménagé avec des figurines Goldorak, et des manges-disques fluo, vous trouverez des oeuvres de graphistes reconnus, et une ambiance décalée des plus appréciable !
Le lieu a été aménagé de manière à créer des ambiances très différentes. En haut, on trouve le restaurant et le bar principal. C'est un lieu posé, résolument orienté vers la détente et la convivialité. Au sous-sol, préparez vous à goûter à une ambiance épurée, paradoxalement tintée d'une débauche de lumières et de couleurs. Si à l'étage, on dîne, au sous-sol, on boit, on danse... Et plus si affinité.

Troisième et dernière raison : votre serviteur y fera de la magie ! Oh, en amateur, certes, mais ce sera l'occasion de tester de nouveaux tours, et de se faire un peu la main ! Après tout, il n'y a rien de mieux que la pratique pour apprendre, à ce qu'il paraît !

La soirée se décomposera en deux parties : Pour commencer, les participants seront invités à dîner dans ce cadre très particulier, à des prix relativement raisonnables (je vous invite à vous rendre sur le site du Ohlala pour constater), et pourront swinguer, et profiter de multiples événements, tandis qu'en seconde partie, nos DJs vous feront découvrir au sous-sol leur derniers boots incroyablement entraînants !

Le seul hic (car oui, il y en a un), c'est que la soirée s'achèvera, pour des questions de bonne entente avec le voisinage (et accessoirement, d'autorisations administratives) à 2h du matin.

Voilà ! Laissez-moi maintenant vous communiquer quelques informations purement pratiques, et vous enjoindre à vous inscrire sur leur lien facebook si vous souhaitez participer !
-La soirée sera gratuite et libre, et si la tenue correcte est de rigueur, il n'y a pas de dresscode particulier. Essayer d'être un peu retro, un peu jazzy !
-Elle se déroulera au Ohlala, 4 rue Rampon, entre République et Oberkampf.
-Le tout commencera à partir de 22h (avant si vous souhaitez dîner sur place), et s'ahèvera à 2h.

Sur ce, j'espère sincèrement que vous serez nombreux à venir ! Et surtout, annoncez votre venue, via facebook, car il risque d'y avoir pas mal de monde ! À très vite, mes chers petits amis !

mardi 16 juin 2009

News !


Je suis contre les effets d'annonce. J'ai toujours trouvé que l'on plaçait pour le coup des attentes disproportionnées. Mais bon, qu'importe, je vais déroger à la règle pour vous annoncer sans plus attendre qu'une nouvelle section verra bientôt le jour. Celle-ci imposera une nouvelle direction à ce blog, et une refonte totale de son contenu, de sa présentation générale, de sa disposition... Disons que cela devrait me permettre de reprendre une activité depuis trop longtemps négligée.

Pour rassurer directement mon lectorat, je vais essayer d'être moins évasif : pour commencer, je compte toujours publier ici mes derniers écrits, et si le temps me le permets, être un tantinet plus prolifique. Ensuite, je continuerai sans doute à vous parler de cinéma, d'actualité, de toutes ces choses, mais je ne suis ni critique, ni chroniqueur ;  tout au plus, puis-je vous livrer mon ressenti. Et c'est là la grande nouveauté. Car oui, mon ressenti, vous en avez soupé, si vous me suivez assez régulièrement. Mais je vous promets de vous l'offrir sous un nouveau format très rapidement ! 

Je ne dis pas que cela sera d'une originalité folle, mais il me tarde de le tester.

Vous savez, on cherche l'orientation d'un blog, et puis finalement, un soir, elle vous tombe sur le coin de la gueule sans crier gare, et le monde continue à tourner. C'est fou, vous ne trouvez pas ?

jeudi 11 juin 2009

La reprise des chroniques


Bien ! Je publie donc immédiatement la suite des chroniques de ce cher vieux Trevor. Je pensais qu'elles allaient un peu passer à la trappe avec le début du cycle de Terra, et puis, finalement, les partiels aidant, je m'y suis remis sans vraiment y faire attention. Le récit va donc se passer en parallèle sur deux époques (comme vous pouvez vous en douter en lisant les deux à la suite). J'espère que le style ne vous dérangera pas, et que le personnage de Tommy vous plaira. Il est loin d'être parfait, mais je pense qu'avec le temps, lorsque vous apprendrez un peu mieux à le connaître, vous l'apprécierez !
Bien, comme d'habitude, j'attends toutes vos critiques ! J'espère qu'il y en aura plein, parce que j'ai bâclé certains passages, et que je n'étais pas toujours trop inspiré. Je me suis même arrêté avant le retournement final, mais je voulais équilibrer les parties entre Trevor et Tommy.
Attaquez moi avec véhémence, je n'attends que cela !

mercredi 10 juin 2009

Trevor, Chroniques d'une goule

Lundi 17 mai 2004

 

À 43 ans, dont  une vingtaines d’années passées dans la police, Il pensait avoir tout vu, être revenu de tout. Pourtant ce mercredi 19 mai, au matin, l’inspecteur Tommy D. Hammilton était perplexe. Il avait devant les yeux ce qu’il tenait pour être un paquet, d’expéditeur –bien évidemment– inconnu. Il en avait extrait une série de clichés qu’il avait étalé sur son bureau selon un ordre temporel. Toutes les photos semblaient avoir été prises récemment. Il s’attendait à entendre le téléphone sonner d’une seconde à l’autre.

 

Jeudi 13 et vendredi 14 mai 2004

 

Jamais Hammilton n’aurait imaginé qu’une telle affaire puisse un jour remonter à la surface, et surtout pas dans de pareilles circonstances. Quelques jour plus tôt, le 13 mai, à 10:32 am il attrapait le colis qu’on avait posé sur son bureau et l’ouvrait négligemment. Il ne comprit pas immédiatement ce qu’il avait sous les yeux. Ce n’est qu’après avoir minutieusement regardé les photos qu’on avait soigneusement disposé à l’intérieur qu’il ressentit comme un malaise. Quelques instants plus tard il recevait un coup de fil anonyme. Il avait écouté attentivement les instructions qu’une voix lui avait distillé pendant plusieurs minutes. Il n’avait pas prononcé le moindre mot. Certains auraient sans doute pressenti un piège, ou n’importe quoi. Bien qu’il n’eut jamais rencontré d’animosité particulière en dehors de celle qu’inspirait souvent sa fonction, Hammilton savait qu’après un certain nombre d’années passées dans les forces de l’ordre de Londres, on avait eu le temps de s’y faire des ennemis. Et pourtant, il n’avait pas montré de méfiance particulière. La voix lui avait semblait familière, presque amicale. Tout à fait honnêtement, les photos qu’il avait reçu aurait pu appartenir à n’importe qui. Mais un élément tout particulier lui avait mis la puce à l’oreille.

Il s’était donc rendu au pied de cet immeuble, sur Arlington Road. Seul. Il avait profité d’une nuit pluvieuse, comme il y en a souvent à Londres. Malgré la faible bruine, on sentait poindre l’orage. L’air était lourd, et il y transpirait une moiteur printanière. Un réverbère illuminait faiblement la rue, tandis qu’au loin s’estompaient les cris de jeunes qui se rendaient au pub –probablement « The World’s End ». Lorsqu’il se fit une rapide représentation de la situation, il sourit. Ce n’était pas si courant que cela de coller aussi parfaitement à un cliché.

Il y avait des années qu’il n’était pas venu dans ce quartier. Il n’aurait su dire pourquoi. Plus jeune, Camden Town avait été l’un de ses endroits préférés de Londres, lui qui était épris de culture alternative. C’était l’époque où ses idéaux étaient inversement proportionnés à la longueur de ses cheveux. Mais pour recadrer les choses, il avait alors, à vingt ans, le crâne rasé, des piercings sur tout le visage, et des rêves pour l’humanité. Qu’il intègre la police trois ans plus tard s’était toujours révélé être un mystère pour les nombreuses personnes qui le côtoyaient. Mais personne ne savait ce que Tom avait pu vivre alors. Et si lui même s’en souvenait à peine aujourd’hui, ça lui avait paru une raison suffisante pour s’engager à l’époque.

Il fallait concéder à Tommy D. Hammilton cela : il possédait un certain talent pour exercer son métier. Il avait mené une brillante carrière, et était devenu inspecteur à trente-quatre ans, âge des plus honorables. Sur une dizaine d’affaires menées, six avaient trouvé un dénouement rapide et justice avait été rendue, trois avaient été mené en coopération avec Scotland Yards et avaient fini pas être résolues. Une seule s’était soldée par un cuisant échec.

À peine arrivé sur les lieux, de nombreux souvenirs avaient rejailli. Ceux qu’évoquèrent, dans un premier temps, les odeurs de Fish’n chips, l’ambiance électrique et survoltée de Camden Street, et les magasins de disques encore ouverts à onze heure du soir ; puis ceux plus ténébreux, moins réjouissants qui étaient irrémédiablement associés au 24 Arlington Road.

 

Il avait été le premier inspecteur sur place. C’était Davidson qui avait découvert la scène du crime, après que le centrale avait reçu un appel anonyme. Ce dernier était sorti, encore sous le choc, au moment où Hammilton avait pénétré dans l’appartement. Il se souvenait de la victime. Whitney Callum. Un jeune homme, aux longs cheveux d’or, maintenu dans une position de crucifixion par un réseau complexe de câbles tranchants comme des lames de rasoir, qui délimitaient un périmètre infranchissable. Le jeune inspecteur lui avait trouvé une étrange similitude avec certaines marionnettes, suspendue qu’il était par ces filins d’acier. Il n’était qu’un plaie béante. Quelqu’un avait pratiqué une ouverture au niveau du plexus, et on avait extrait les organes internes. Les chairs étaient lacérées en profondeur, et son corps musclé avait pris une étrange teinte grisâtre. Pourtant, malgré tout cette violence manifeste, la pièce était d’une propreté immaculée, surréaliste. Il n’y avait aucune trace de lutte manifeste. On eu pu croire que la victime avait été assassinée dans un autre lieu, et qu’on l’avait mise en scène dans son propre appartement bien plus tard. Lorsqu’il avait considéré son visage, il avait été sidéré par la douceur de ces traits, et le sentiment de paix qu’on pouvait y lire. Cet homme n’avait pas souffert, ou peut-être avait-il accueilli la mort comme une délivrance. C’est lui qui avait fait venir une ambulance pour s’occuper de la jeune femme inconsciente qu’on avait retrouvé dans la chambre à coucher du mort. De rapides investigations établirent qu’il s’agissait de la sœur de la victime. S’il était resté en relation avec l’ensemble de l’équipe, des experts au médecin légiste, ce furent Bartley et Doyle que l’on chargea de l’enquête.

Oui, il se souvenait. C’était il y a huit ans. C’était hier. L’affaire du « cadavre exsangue » avait créé un petit événement dans les médias, et puis, avec les tâtonnements maladroit de la police dans une enquête qui piétinait, la presse s’en était désintéressée et l’affaire n’avait jamais trouvé de dénouement.

Hammilton avait suivi l’investigation de Doyle et de Bartley d’assez loin. Il avait lui même d’autres affaires à traiter. Mais de nombreuses choses étaient arrivées. Ce duo là était venu à bout d’enquêtes proprement impossible. Leur complémentarité n’était plus à démontrer. Et pourtant, l’intuitif Bartley, cette force de la nature, ce roc inébranlable qui avait à peine sourcillé lorsqu’un malade avait torturé sa femme et sa fille, avait soudain flanché. Quant à Doyle, le génie, sa santé mentale déjà précaire semblait avoir définitivement volé en éclat, au cours de ses investigations et il avait sombré dans un ésotérisme forcené. Puis, sans crier gare, du jour au lendemain, les deux avaient disparu. Aucune personne extérieure à la police n’en a jamais rien su. Hammilton avait été chargé d’enquêter sur ses collègues et avait du même coup poursuivit l’enquête du crime de Arlington Road. Il ne faisait aucun doute que les deux événements étaient liés. Et pourtant, il ne pu établir aucun lien direct. Tout cela se conclut sur le plus gros échec de toute sa carrière. Il avait été bien incapable de reprendre là où ses collègues s’étaient arrêtés, et il semblait que quelqu’un s’était amusé à brouiller les rares pistes déjà isolées. Tout ceux qui semblaient s’intéresser à cette affaire disparaissaient ; depuis le docteur Cornwell qui avait été assassiné dans ce qui semblait être un crime passionnel, et jusqu’à la victime dont le corps s’était volatilisé au tout début de l’enquête. L’affaire « Whitney Callum » faisait partie de ces cas. De ceux sur lequel on se plonge encore de temps à autres, le genre de cas que l’on pense entraîner avec soi jusqu’à la retraite, et, plus probablement, jusqu’au tombeau.

 

Lorsqu’il avait reçu la pochettes de photos, plus tôt dans la journée, il n’avait pas percuté immédiatement. Il ne figurait sur ces clichés que quelques personnages photographiés de nuit, visiblement de manière aléatoire, entre Tottenham Court Road et Euston Street. Ce n’était qu’en y revenant quelques instants plus tard qu’il se souvint avoir déjà vu l’un des visages. Tiré de son contexte, il avait mis encore un peu de temps avant de se souvenir en quelles circonstances il avait déjà vu cet homme élancé. Il manqua de s’étouffer avec son café lorsqu’il réalisa qu’il s’agissait de la victime. C’était parfaitement impossible, l’inspecteur Hammilton le savait bien. Et il savait également que ces quelques photos n’engageaient à rien. Alors pourquoi avait-il décidé de faire confiance à la voix, et de revenir sur les lieux du crime ? Probablement pour trouver des réponses à ces questions qui le hantaient encore si souvent.

Il pénétra dans le hall de l’immeuble, qui était étonnement calme en comparaison de la dernière fois où il y était venu. Il gravit un étage, et passa devant l’ancien appartement qu’avait loué Whitney pendant de nombreux mois à un dénommé Mr. Jeremiah Stanton. Il s’arrêta sur le pas de la porte quelques instants. Il pu distinctement entendre des voix à l’intérieur. Un jeune couple avait vraisemblablement emménagé plusieurs années auparavant. Jeremiah aurait eu tord de faire autrement. Ce dernier était également propriétaire de l’appartement limitrophe, qui intéressait alors tout particulièrement Tommy. Il s’agissait d’un meublé, relativement modeste comparé à l’ancienne scène du crime. Mr. Stanton s’en servait parfois comme pied-à-terre, ou pour y loger un jeune neveu lorsque ce dernier était de passage dans la capitale. Huit ans plus tôt, on y avait effectué une fouille rapide, purement formelle, et personne ne s’était étonné de ne pas y avoir trouvé quoi que ce fut d’intéressant. Il semblait que Mr. Stanton n’avait pu se résoudre à le louer. Le domicile était toujours inhabité. Cela prouvait au moins que la voix ne s’était pas trompée. Il resta cependant quelques minutes, interdit devant la porte à guetter le moindre son. Lorsqu’il fut tout à fait sûr de son coup, il s’introduisit dans l’appartement.

Ce qu’il faisait était à l’encontre de toute procédure de police. Il le savait parfaitement. Mais honnêtement, il ne s’en souciait pas. Il était à la recherche d’un élément qui pourrait lui permettre d’apporter un éclairage nouveau sur cette affaire. N’importe quoi qui lui permettrait de rouvrir l’enquête. Et il ne cherchait pas à proprement parler « n’importe quoi ». La voix avait évoqué un élément qui lui promettait un nouveau départ dans le cas du « cadavre exsangue ». Il en connaissait la forme, mais pas le contenu. Il se mit donc à la recherche du petit carnet vert. S’il n’avait pas été rangé, il aurait été saisi lors d’une première fouille. Il était donc plus que probable qu’on l’avait caché.

Équipé de sa seule lampe torche, il fouilla systématiquement les étagères de livres –particulièrement fournies en recueils ésotériques et fantastiques–, les tiroirs des bureaux, le dessus des armoires… L’appartement n’était pas vaste, mais recelait de niches, de recoins et de meubles. L’investigation dura deux petites heures, durant lesquels Tommy failli abandonner plusieurs fois. Rien ne lui prouvait que quoi que ce fut ait effectivement pu se trouver ici, et la voix avait pu l’induire en erreur. Il refusait  cependant de partir avant d’avoir passé chaque pièce au peigne fin. Il avait prévu d’y passer la nuit si nécessaire.

Finalement, ce fut logé entre des draps plié qu’il pu mettre la main sur le carnet. Bien qu’après une rapide vérification, il semblait que certaines pages avaient été arrachée, il avait la certitude d’être le premier à mettre la main dessus. Pourtant, la voix connaissait son existence. Il pouvait y avoir plusieurs raisons à cela. Mais il s’intéresserait à cela plus tard. Il s’assit à même le sol, juste à côté de la commode droite en chêne massif d’où il avait extrait le cahier. Là, sur le parquet clair, il commença la lecture d’un étrange journal. L’écriture, bien qu’assurée, était celle d’un enfant. Le style était celui d’un jeune adulte. L’histoire paraissait éminemment fantastique, et sans doute l’était-elle. Pourtant, il ressentit une sorte de trouble, qui l’ébranla quelque peu.

Une fois terminé le récit, il réfléchit quelques instants. Ce texte venait de lui prouver deux choses : la police était passée à côté d’un témoin essentiel pendant plusieurs années, Trevor Dent, et Jeremiah Stanton avait délibérément dissimulé des éléments pourtant primordiaux à la police. C’était tout du moins ce qu’établissait ce carnet.

Il se mit en quêtes des pages manquantes sans trop de convictions. En commençant par la corbeille. Si, comme il le présumait, il était le premier à lire ces lignes, les pages avaient donc été arrachées par leur auteur. Il avait pu s’en débarrasser, ou l’emporter avec lui dans sa quête de justice. Pour se donner bonne conscience, il fouilla encore une heure, puis sorti après avoir tout remis en place. Il était près de 4h du matin. Il décida de rentrer chez lui, dans cet appartement situé sur Kennington, pris une douche et s’endormit profondément.

 

Durant les jours qui avaient suivi, Tom avait effectué un certain nombre de recherches de son côté. Il ne savait pas si la voix essaierai à nouveau de rentrer en contact avec lui, et avait écarté l’idée de parler de ses découvertes à ses collègues dès lors qu’il avait passé sous silence l’appel anonyme du 13 mai.

Il se pencha dans un premier temps sur l’identité de Trevor Dent. De brèves consultations de la base de données et des archives de la police lui permirent de remonter à une affaire de 1992. Les corps de Jonathan Dent et de sa femme, Amelia, avait été retrouvés, dans une ruelle à proximité de Gordon Square, alors qu’ils s’apprêtaient à reprendre leur véhicule. Le crime n’avait eu aucun témoins. Leur fils, Trevor, semblait s’être volatilisé. Alors qu’il consultait le rapport du médecin légal, Tom n’avait pu retenir un haussement de sourcil : les cadavres étaient parfaitement exsangues. Il nota cela sur un carnet et poursuivit ses recherches. Il considéra toutes les théories suivis, mais aucun assassin n’avait jamais pu être appréhendé. Tommy sentait son sang bouillir. Il ne s’était replongé dans cette affaire que depuis quelques heures, et déjà, il avait une piste. S’il arrivait à établir qu’il s’agissait bel et bien du même Trevor Dent, il tenterait de faire rouvrir l’affaire.

Dans l’immédiat, il s’inquiéta de savoir ce qu’était devenu Mr. Stanton, le propriétaire mythomane. Et c’est avec une certaine appréhension qu’il composa le numéro dont il disposait. Tant de personnes en étaient venues à disparaître au cours de cette enquête, que cela ne l’aurait guère étonné. Après deux tonalités, quelqu’un décrocha le combiné.

–Allô ? 

–Oui, bonjour Monsieur. Tommy Hammilton, inspecteur de police. J’aurai souhaité m’adresser à Monsieur Jeremiah Stanton. 

Après cela, Tom se dit qu’il aurait sans doute du préparer une entrée en matière un peu plus délicate, mais à vrai dire, il n’y avait pas réfléchi. Il s’attendait presque à ce que son interlocuteur raccroche. Il fut surpris lorsqu’il entendit :

–C’est lui même Monsieur Hammilton.

Sa voix s’était nouée. Pour le rassurer, Tommy reprit :

–Rassurez-vous Monsieur Stanton, il n’est rien arrivé de particulièrement préoccupant. Je suis actuellement en train de rouvrir une enquête qui date de plusieurs années, et j’aurais souhaité m’entretenir avec vous sur certains points très précis de l’affaire. Serait-il possible que nous nous entretenions ? Je vous ferai parvenir une convocation au Great London Central pour une entrevue à la date de votre convenance.

–Oui bien sûr. Sur quelle enquête menez-vous des investigations ?

« Parce qu’il a été mêlé à plusieurs enquêtes différentes, songea alors Tommy ? »

–Nous rouvrons l’affaire Whitney Callum.

–Ho. Bien. Et bien écoutez, je pense que je pourrai me libérer pour le 20 mai.

–Parfait, c’est entendu. Je vous remercie. Bonne journée.

Lorsqu’il raccrocha, il n’était pas rassuré du tout. Le fait qu’il n’ait pas rencontré de tension ou d’animosité de la part de Jeremiah Stanton le mettait profondément mal à l’aise.

Il reprenait à peine son enquête sur de nouvelles bases, et déjà se posaient des questions auxquelles il ne pourrait pas répondre dans l’immédiat. Il le savait. Pour commencer, il ignorait tout de la voix qui l’avait contacté, et qui lui avait vraisemblablement envoyé les clichés qu’ils regardait à nouveau. Qu’un élément extérieur ait mis si longtemps à se manifester, cela le dépassait complètement. D’autant que ce dernier semblait posséder quelques exclusivités. Il fallait que ce soit l’un des principaux acteurs de cette soirée pour détenir des informations concernant l’appartement inoccupé et le petit carnet vert. S’agissait-il de Trevor Dent ? Ou d’une personne qui serait rentrée en contact avec lui ? À moins qu’il ne s’agisse d’un individu qui aurait réussi, d’une manière ou d’une autre, à mettre la main sur les pages manquantes, ou un éventuel deuxième journal. Pour l’instant, Tom ne pouvait se permettre que de spéculer.

Il quitta son bureau tard ce soir là. Il ne comptait pas y remettre les pieds du week-end, et compter amener de quoi travailler chez lui. Il continua à accumuler le plus d’informations possibles sur la disparition de Trevor, et s’intéressa à la remarque de Stanton qui l’avait fait tiquer.  Il ne put cependant établir aucun lien direct entre Jeremiah Stanton et une autre affaire que celle du 24 Arlington Road. Ces conclusions le laissèrent perplexes. Ce n’est que vers minuit qu’il éteignit la lumière de son bureau et quitta le commissariat pour rentrer chez lui.


Attention ! Le texte est appelé à être modifié sous peu, donc ne vous fiez pas à cette version ! MAJ demain (parce que là, il faut bien l'avouer, la flemme).

Vous étiez au moins...