dimanche 30 août 2009

Original, moi ? Même pas en rêve !

Aoutch... il est de ces soirs où l'on a du mal à accuser le coup. De ces soirs où l'on se sent la dernière des sous-merdes. Et ce n'est pas faute de compliments distillés par un certains nombre d'invités dans une soirée où vous n'étiez, malgré tout, que la "valeur ajoutée". Mais ce n'est sans doute pas de ce genre de soirée dont vous souhaitiez faire partie, n'est-ce pas ?

Il est difficile d'être réaliste. Surtout lorsque vous pensiez être techniquement insurmontable ; un concentré pur de champion, dont on fait les étalons les plus compétitifs. Pour faire clair, vous ne doutiez absolument pas de vos capacités. Et pourtant, vous voilà, du jour au lendemain (ou plus exactement, de l'après-midi à la soirée), relégué au rang de second couteau, tout juste bon à attiser des feux déjà allumés, à vous glisser dans une peau déjà revêtu. Vous ne vous y attendiez pas. Soyons honnêtes, si vous étiez votre serviteur, vous n'auriez tout simplement pas hésité à vous fracasser quelques phalanges sur un mur qui aurait eu l'outrecuidance de se dresser sur votre chemin. Et pourtant, vous n'en avez rien fait. Votre calme et votre maîtrise de soi vous étonne d'ailleurs. Ou alors vous avez d'autres choses auxquelles penser. Cela vous apparaît, finalement, comme un incident de parcours mineur, de ceux que l'on surmonte sans se poser de question.
Et pourtant, vous accusez le coup. Ce qui ne vous semblait, en premier lieu, n'être qu'une mésaventure discutable vous apparaît, au fur-et-à-mesure de la soirée, comme un coup de poignard dans le dos ; Un incident de plus sur un chemin que vous savez pourtant jalonné de problèmes. Et l'ensemble devient tout simplement insurmontable.
Mais n'ayons pas peur de la langue de bois. Elle sera mon ennemie mortelle ce soir, et je la combattrais tant que couleront dans mes veines les vapeurs éthyliques de parfums suaves et dépravés, de relents de tentations évincés par un honneur qui a gagné en humilité, ce qu'il a perdu en superbe. Pour faire simple, vous eussiez pu me sodomiser à sec avec des graviers que je n'en sentirais pas la moindre différence, et l'inconstance humaine m'apparaît comme la dernière des trahisons envisageables.
Quelqu'un m'aura dit, ce soir, que je n'étais que l'archétype du névrotique. Et sa définition semblait me correspondre avant que je ne sente le poids de l'incompréhension et du dénigrement de soi.
Savez-vous que le plus beau, dans tout cela, provient de la proportion purement paranoïaque, et très certainement égocentrique, à envisager le mal dans la plus simple aspérité de la vie. Ou alors, à une furieuse et impétueuse empathie fébrile, qui se dispute à l'intelligence psychologique de votre serviteur la compréhension globale d'un ensemble insensible et cynique à souhaits.
Que le doute envahisse l'être, sans le ménager, cela semble normal. Mais que la résonance à cette question ne trouve des échos que dans un futur arbitraire n'a rien pour enchanter.

Bref, toute cela pour vous dire que la soirée est à la torture et non à la sérénité, dans une atmosphère générale qui n'appelait en rien de telles appréhensions.

Puissiez-vous pardonner les pérégrinations malsaines d'un esprit tordu en cette heure avancée.

Bien cordialement, je vous salue.

samedi 29 août 2009

Back among the living


Je lis déjà la béatitude surprise dans vos visages réjouis, burinés par un soleil assassin, ivres d'iode, confis au pastis et autres substances éthylées qui confèrent à la vie plus de lendemains difficiles que de moments présents ; après de longues et mornes journées à sangloter devant votre ordinateur, accablés d'une solitude que seule la petitesse sordide de vos existences pouvaient arracher à une insurmontable attente, vous souriez enfin. Pour résumer, vous n'y croyiez plus. Et pourtant, votre fidèle serviteur, qui n'a rien perdu de son empathie et de sa philanthropie, a bien fini par se lasser de ses vacances dans le golfe du Mexique en compagnie de demoiselles toutes plus appétissantes les unes que les autres.

Mais s'il est de retour, c'est pour aborder un sujet grave, qui l'horripilait au bord de mer, et qui manque de le transformer en sociopathe serial killer depuis qu'il est de retour dans les rues d'une ville à peu près civilisée : le bronzage.
Car, oui, il faut en parler, de ce vil ennemie des libertés élémentaires ! D'aucun parlera des méfaits de certaines substances illicites sur le comportement humain, l'altération des centres de perceptions par action agoniste ou antagoniste sur les systèmes nerveux et neuronal. Mais qui parlera du trop plein de sécrétion de dopamine qui va nous donner un sentiment de béatitude alors même que nous sommes en train de nous cramer la couenne au soleil ? N'est-ce pas, là aussi, une modification que certains qualifieront de dangereuse ? Ne devrions nous pas interdire le soleil, qui fait de nous ses esclaves serviles qu'il tue sans ménagement ? Enfin, remarquez, lorsque je dis nous, je pense plutôt à vous, car, le soleil, je le fuis. Autant que je peux du moins.
Le bronzage est magique. Il agit comme une sorte d'alibi sur la conscience humaine, une justification inattaquable. Quelqu'un pourra légitimement dire qu'il a passé de bonnes vacances sous prétexte qu'il en revient avec un mélanome malin. Imaginez donc s'il a, en plus, l'insigne honneur d'en porter sur la peau les stigmates ! Et si la plage offre plus souvent le spectacle de cétacés échoués lamentablement sur la tranche, que d'intellectuels s'adonnant au plaisir de la lecture sur un coin de sable (et sous un coin d'ombre), on ne s'étonnera dès lors pas de ne pas m'y voir dans la journée.
Le bronzage est l'un des principaux attribut du Mal, à n'en point douter. Car non content de se le trimballer, il faut également le travailler ! Certains s'y attelant dès le mois de février, à grand renfort de séances UV qui pourraient à elles seules financer le plan de relance de l'Afrique équatoriale. Et notez le paradoxe lorsque l'on remarque que beaucoup vont à la mer pour bronzer, et non pour pratiquer quelque sport nautique et/ou activité natatoire. C'est un peu comme chercher à aller dans l'espace pour grandir, sans profiter de la vue.
Je vois déjà ceux qui, fiers, certainement, de leur magnifique cramage au 3ème degré sur les deux faces, et sans circulation rotative de l'air par au-dessus et en-dessous comme le proposent pourtant la quasi-totalité des fours à l'heure actuelle, ces grands brûlés, donc, qui poseront sur moi leur regard accusateur, et qui, de leur voix inquisitrice, me lanceront le superbe argument de la vitamine D et de la mélatonine. Comment leur donner tort ? Après tout, nous ne sécrétons naturellement ni l'une ni l'autre. Cependant, de nombreuses études prouvent qu'il suffira de rester exposer partiellement pendant une période de 10 minutes quotidiennes, pour que l'ensemble de l'organisme puisse profiter de cet apport hormonal. Nous sommes bien loin des 2h matin/2h après midi d'une grande majorité de vacanciers apathiques, qui pousseront parfois le vice jusqu'à se poser sur des terrasses ensoleillées pour profiter des derniers rayons d'un soleil couchant.

Mais vous l'aurez compris, si je dénigre les bienfaits non négligeable du soleil et l'attitude "petit-bourgeois" des mes contemporains mesquins, c'est pour une raison purement égoïste et égotiste. Car quel sujet est plus susceptible de m'intéresser que moi-même ? Et lorsque je reviens de vacances durant lesquelles j'ai pu profiter du grand large et de l'air fraîchement iodé, d'une foule entassée en masse sur ce littoral que j'aime tant, voilà que je m'aperçois non sans un certain dégoût, que j'ai tendance à blondir, et que le soleil ne fait qu'accélérer le processus. C'est donc cette foutue mèche blonde, qui fort heureusement, disparaîtra dès que j'aurai revêtu mon pelage d'hiver, qui me fait détester le soleil. Voilà tout.

Vous étiez au moins...