mardi 21 décembre 2010
Les interviews fantastiques 2 : Le chasseur
mercredi 24 novembre 2010
Je vous ai déja dit que : je suis sur Trimtab
vendredi 19 novembre 2010
Z-World 1
Voilà le début d’une histoire assez basique, avec un postulat simple. Mais je ne vais pas vous le déflorer avant que n’ayez commencé à lire. Car je suis contre les quatrièmes de couverture. En effet, si la vie était une quatrième de couverture, combien d’entre nous la refuseraient-ils de la lire ?
—
La nuit était tombée depuis longtemps sur le chemin de terre, et il était complètement désert à présent. Les ombres de la forêt environnante menaçaient le cavalier solitaire qui avait eu le courage de continuer sa route. La lune avait atteint son zénith et perçait çà et là la frondaison, apportant à la scène un éclairage bleuté. Le visage du voyageur demeurait dans l’ombre d’un capuchon de lin. Malgré la moiteur estivale, l’homme portait des vêtements épais qui le couvraient entièrement. À son flanc pendait un baudrier dont les attaches en argent tintaient légèrement contre le pommeau d’une épée à chaque foulée de l’étalon. Ses mains étaient gantées de cuir ; sa droite tenait fermement les rênes de son pur-sang noir tandis que sa gauche effleurait sans cesse la garde de sa lame. Ses yeux scrutaient l’obscurité avec attention.
Au bout de quelques minutes, le cavalier s’immobilisa. Sa monture semblait en proie à une agitation que, depuis le temps, il connaissait.
Grobak mis pied-à-terre, et se dirigea d’un pas assuré vers la demeure délabrée, vestige d’un autre temps. La troupe qu’il suivait avait dû espérer trouver un endroit sécurisé où passer la nuit. Comme à chaque fois, il se repassa mentalement toutes les règles pour vérifier s’il n’en avait enfreint aucune. À priori, pas jusqu’à maintenant.
On comprenait très rapidement pourquoi cette maison était demeurée inhabitée –jusqu’à aujourd’hui– : de larges fenêtres qui laissaient passer la lumière, dépourvue de fossé de délimitation, un rez-de-chaussée de plain-pied… Passons sur la forêt qui n’avait sans doute pas recouvert tout ce territoire à cette époque, mais c’était en soi un miracle, ou une aberration, que quelqu’un ait permis la construction d’un tel édifice ; sans doute quelque riche excentrique. Et qui que ce fût qui avait tenté d’y trouver refuge, il semblait dénué de toute forme de bon sens.
Grobak s’attendait à ce que ça grouille. Les espaces clos, il détestait ça. À une dizaine de mètres de lui, la porte était encore fermée. Mais la maison était toujours plongée dans l’obscurité. C’était un signe qui trompait rarement. Ça et l’ombre qui passa à une des fenêtres du premier étage.
Il sortit la lame et s’avança, épée au clair. Il activa la poignée de la porte d’entrée qui s'ouvrit sans résistance. « S’il y avait une entrée secondaire, songea-t-il, ils m’auraient attaqué depuis longtemps. »
La porte grinça faiblement et dans son dos, son cheval recula de quelques pas. Il avait vu juste. Les chevaux sentent la mort. Toujours. Le sien était encore jeune, et il devait s’attendre à tout moment à ce qu’il détale, ce qui n’arrangerait pas ses affaires. Il se devait d’agir le plus rapidement possible.
Une fois la porte ouverte, si lui pouvait les sentir, la réciproque était vraie. Et ils n’allaient certainement pas tarder à accourir des étages supérieurs. Grobak remonta sur son visage son écharpe, affirma sa prise sur son arme et se prépara au combat. Tout ce qu’il fallait, c’était mettre la main sur la lettre. Et il saurait reconnaître son porteur lorsqu’il le verrait. « L’avantage, pensa-t-il, c’est que maintenant, je n’aurai plus à le traquer. C’est lui qui viendra à moi ».
Il s’engagea sans hésiter dans le hall d’entrée, et referma derrière lui la porte. Le cheval aurait moins de chance de s’enfuir ainsi. La pièce était plongée dans les ténèbres lorsqu’il entendit le premier grognement, sur sa gauche. Il y en avait donc au rez-de-chaussée. Et ils allaient rameuter les autres. Grobak sourit sous son écharpe. Ils étaient frais du jour, cinq, six au plus, il n’aurait aucun mal à les contenir tous.
Il tendit son bras armé sur la gauche, dans le prolongement de son épaule. Bien que son coup portât, le beuglement de la créature retentit de nouveau. Il avait raté le crâne. Au jugé, il s’était enfoncé dans la cage thoracique de son adversaire ; un sacré morceau. Il retira sa lame pour asséner un deuxième coup, en taille celui-ci, mais beaucoup plus violent, une vingtaine de centimètres plus haut. Le gémissement rauque mourut dans la gorge de l’être dont la tête se détacha du corps.
Le spadassin s’aventura dans la pièce de laquelle avait émergé la première créature. Au moins était-elle baignée par le clair de lune, aussi pourrait-il se fier à sa vue. Simultanément, des bruits de pas rapides se firent entendre dans les escaliers, suivis de cris animaux. Grobak se tint prêt. Et quelques secondes après, ils pénétrèrent dans le halo lumineux. Il y en avait trois. Ils n’avaient déjà plus rien d’humain. Leur visage avait été arraché, mastiqué ; l’œil droit de celui qui lui faisait face pendait, minablement retenu par le nerf optique dans son orbite creuse. Entre les côtes mises à nu du second saillait un poignard enfoncé là avec la force du désespoir. Le troisième se répandait en morceaux de chair putréfiée.
Le premier infecté de la troupe devait se trouver ailleurs. Pour qu'ils se finissent tous de la sorte, l'incubation avait dû non seulement fulgurante, mais surtout invisible. Un cas de survivance spontanée ?
Le messager n’était pas là. Cela contrariait beaucoup Grobak. Et s'il avait réussi à s'enfuir ?
Ses gestes furent beaucoup plus précis cette fois ; il devait faire vite. Le premier mort-vivant eut tout juste le temps de lever un bras que l'épée de Grobak s'enfonçait déjà entre sa mâchoire béante pour ressortir au niveau de l'occiput. Il s'écroulait à peine que l'épéiste se fendît d'un coup qui emporta la moitié supérieure du crâne du deuxième. Le dernier tenta de lui saisir le bras ; il lui brisa le tibia d'un coup sec. Alors que son corps s'affalait Grobak le décapita. Il n'avait pas le temps pour plus de raffinement. Son cheval ne tarderait pas à attirer à lui tous non-morts des environs.
Toujours encapuchonné, il remonta les escaliers. Intuitivement, il monta directement au deuxième étage. Ils avaient été relativement bruyants en bas. Si aucun autre mort-vivant ne les avait rejoints, c'est qu'ils devaient être occupés ailleurs.
Lorsqu’il atteignit le palier du second, il entendit les bruits caractéristiques de mastications. Sa seule pensée fut pour la lettre : « Pourvu qu’elle soit lisible. »
Le dernier étage était pourvu de baies panoramiques qui lui permettaient de voir aussi distinctement qu'à l'extérieur. Il n'en demandait pas tant. Il enfonça avec fracas la porte de la salle d'où provenait l’agitation macabre. Les deux créatures étaient en plein repas. L'odeur aurait été insoutenable pour beaucoup. Il avait juste fini par s'y habituer.
Avant qu'ils ne fassent mine de se relever, Grobak fit jaillir son épée qui emporta le crâne du premier comme si la lame était passée au travers, et continua sa lancée pour trancher la moelle épinière du second en profondeur. Sa tête bascula en avant sans totalement se détacher du tronc, encore retenue par quelques tendons. Les corps s’affaissèrent mollement sur le côté. Par précaution, et bien qu'il sembla incapable de se mouvoir vu l'état dans lequel ses deux anciens acolytes l'avaient laissé, Grobak décapita leur “festin“ avant qu'il ne se réveille.
Grobak jura. Le messager n’était pas là, il avait donc réussi à partir avant que l’épidémie ne frappe le groupe dans son ensemble. Il devait repartir. Maintenant.
Le spadassin fit volte-face. Il avait entendu du bruit. Dedans ou dehors ? Il courut jusqu'aux larges fenêtres. D’autres créatures sortaient de la forêt. Le cheval était toujours là, même s’il semblait lutter contre ses instincts pour ne pas s’enfuir. Brave bête.
Grobak se jeta dans l'escalier. Il avait entendu de l’agitation aux étages inférieurs. C’était un avantage : mus par la faim, les cadavres étaient bruyants. Mais dans ce cas précis, il semblait plus nombreux que ce que Grobak avait d’abord imaginé. Tout autour de lui, dans les chambres, dans les escaliers, sur le palier, il entendait déjà résonner les râles des morts. Beaucoup trop nombreux. Ceux de la troupe qui avaient réussi à s’enfuir n’étaient pas passés par la porte principale. Il existait donc une entrée secondaire. Il s’était précipité, persuadé qu’il n’en était rien.
Jamais il ne pourrait pas s'en sortir en fonçant dans le tas. Mais mourir sans avoir tout donner lui paraissait insupportable. Déjà, un mort lui saisissait le bras. Il tenta de percer le cuir de son gant avec ses dents, mais sa mâchoire se déboîta. Il avait moins d’un an. Trop vieux pour être dangereux, trop jeune pour se régénérer. Grobak lui décocha un puissant coup avec le pommeau de son épée, et sa nuque émit un craquement sec. Il balaya l’espace avec son arme ; trois autres créatures s’affalèrent. Cinq prenaient déjà leur place. Il jeta un rapide coup d’œil autour ; les fenêtres étaient toutes hors de sa portée à cet étage. Réfléchir, vite. Il y en avait déjà trop pour qu’il tente une percée au rez-de-chaussée. Il ne pouvait pas non plus remonter. Ça aurait été une erreur de débutant. « Pas la pire que j'ai fait aujourd’hui, songea-t-il. ».
Il s'engouffra à nouveau dans les escaliers pour remonter au deuxième étage. Il voyait clair, aucune forme de peur ou d’empressement ne troublait son jugement. Ça n’avait jamais été une proie. Il rengaina sa lame et courut. En dessous de lui, les grognements s'accentuèrent, et les pas devinrent plus lourds. Ils courraient maintenant. Il n'avait pas le temps de s’inquiéter. Aussi plongea-t-il sans hésitation à travers la baies vitrée.
Puis tout se déroula au ralenti. Il pivota sur le côté en se roulant légèrement en boule pour atténuer la chute. Il estima exactement la distance qui le séparait du sol : 7m50. Le jardin avait connu un semblant d'aménagement, même si cela avait été des siècles plus tôt. Il ne risquait pas de se réceptionner sur un rocher. Il pourrait sans problème atteindre son cheval avant les morts-vivants.
Tout allait se jouer dans les quelques secondes à venir.
Soudain, la porte d'entrée de la villa s'ouvrit à la volée, libérant un flot impressionnant de cadavres ambulants. Beaucoup plus nombreux que ce qu’il avait envisagé, effectivement. Grobak ne toucherait pas le sol avant deux secondes : une éternité. D'ici là, ils seraient sur lui.
Sans vraiment savoir pourquoi, il s'empara de son épée et porta un coup en direction du sol. La lame se planta dans la terre molle. Fort de cette prise il tira sur son bras pour faire levier et ainsi se propulser un peu plus avant. Il avait gagné presque un mètre et l’accélération qu’il lui fallait. Il effectua une roulade, profita de sa lancée pour se redresser et courir vers son cheval. Entouré de corps en putréfaction, il ruait dans tous les sens. Il s’arrêta et commença à galoper en direction du chemin de terre. Grobak ne pouvait pas le laisser s’enfuir. Il bifurqua pour couper la trajectoire de son cheval.
Il était à quelques mètres du pur-sang. Il tendit une main pour le saisir par les mors ; tenter le calmer sans l’arrêter totalement.
Soudain, il chuta. Son pied venait de se coincer dans tronc –humain, et visiblement affamé– recouvert de terre et de feuilles. Voilà qui était inattendu. « Pas maintenant, pensa-t-il. Pas maintenant ! »
Sa main se referma par réflexe sur la bride de l’étalon qui continua à galoper. Il ne cherchait plus à l’arrêter. Il assura encore sa prise, et s’enroula dans son manteau. Il devait éviter les blessures.
Il devait continuer à chercher le messager. Il n’avait pas conscience de l’importance de l’information qu’il détenait. Peut-être pourrait-on enfin s’affranchir de la peur millénaire.
Grobak, toujours accroché à son cheval, disparut dans la légère brume nocturne.
—
Qu’aurait été le monde s’il n’avait jamais existé. Morts-vivants, revenants, hommes creux, non-morts… Nous leur avons donné tant de noms. Et pourtant, nous ignorons toujours d’où ils viennent, ce qu’ils sont, quelle est leur finalité.
Les écrits témoignent qu’ils ont toujours existé. Depuis la nuit des temps, nous devons partager notre terre avec ces créatures qui prennent sans émotion le visage des êtres qui nous sont chers pour mieux nous dévorer. Est-ce le legs macabre de nos lointain ancêtres ? D’une civilisation qui aurait vu naître les germes de sa propre destruction ?
Les théories les plus récentes veulent qu’ils soient tout simplement porteurs d’une infection. Mais quel type de maladie est capable de simuler la mort pour mieux nous tromper ? Quelle aberration veut que des blessures qui nous atteindraient mortellement ne leur causent aucune douleur ?
Nous avons mis plusieurs millénaires avant de prospérer malgré leur présence ; à constituer des cités éparses, des semblants de communautés. Grâce à notre capacité d’adaptation, nous avons pendant quelque temps limité la menace qu’ils constituaient.
Mais l’homme est un loup pour l’homme. Un jour, une communauté émerge, puis une autre. Quelqu’un tente d’y asseoir son pouvoir, sa domination. Et c’est ainsi que les guerres éclatent. Nous ne sommes pourtant pas suffisamment nombreux pour nous permettre de grandir leurs rangs.
Parfois, ils semblent avoir totalement disparus. Et lorsque nous nous y attendons le moins, ils reviennent, plus forts. Le temps joue en leur faveur. Nous pensions qu’ils étaient tous lents, malhabiles, que leur seule force résidait dans la masse. Mais eux aussi ont commencé à évoluer. Leur peau flétrie a commencé à se régénérer. Certains sont devenus plus rapides, plus vicieux… Plus silencieux également. Et leur nombre croît chaque jour.
Mais tout n’est pas encore perdu. L’humanité est pleine de ressources, et s’accroche au moindre ridicule fragment d’espoir qu’on veut bien lui céder. Il est là, quelque part, cet Espoir. Et maintenant, nous savons de qui il s'agit.
J’ai dépêché un homme sûr pour nous ramener cet Espoir. Dorénavant, j’attends.
mardi 16 novembre 2010
Putain deux ans !
lundi 15 novembre 2010
Interview fantastique 1 : Le Prince Charmant
mercredi 3 novembre 2010
Je vous ai déjà dit que : Ma femme est une blogueuse.
lundi 25 octobre 2010
Jungle ordinaire
mardi 5 octobre 2010
Coupable
vendredi 24 septembre 2010
Le "moi" virtuel : l'eMoi

- Il va y avoir ce que j'appelle l'"eMoi royaliste" : C'est celui que l'on retrouve le plus souvent dans la blogosphère, et/ou auprès de ceux que l'on pourrait qualifier d'"influents" (et là, je me marre). Il est de ceux que l'on qualifie d'impérieux, suffisant, méprisant. Le principe est simple : peu importe le nombre de détracteurs, même s'ils sont virulents, l'eMoi sait qu'il aura pour lui une majorité béate, candide et soumise qui continuera de l'approuver. La meilleure preuve qu'il en a : plus on l'insulte, et plus cela génère du trafic, plus il est visible, et plus on parle de lui. Il n'a même plus besoin de se défendre vraiment. D'autres s'en chargeront pour lui. D'autres que, par ailleurs, il méprise pour ne pas appartenir à la petite élite d'influents dont il fait partie. Pour appuyer encore un peu mon propos (et éviter de passer pour un énième haters), je vous conseille d'aller voir cet article sur le blog de Guillaume avec qui je partage beaucoup de points de vue, quelques exemples en particulier.
- Ensuite, il y a l'"eMoi princier" dans ce que la principauté peut avoir de populaire à l'heure actuelle : ce dernier est une variante de l'"eMoi Royal". On aurait aussi bien pu le nommer "eMoi People". Lorsque je nomme cette catégorie, je pense à des gens comme Monsieur_Dream ou Marion_mdm. Il s'agit de toute cette frange de gens qui n'ont "pas fait exprès" de devenir des sommités virtuelles, MAIS, contrairement aux êtres dotés d'un "moi virtuel royaliste", ils en ont conscience. Ils ne sont pas "influents", dans ce cas, mais "visibles". C'est l'une de ses catégorie qui subit bien plus que les autres son "eMoi". Face au lectorat, à ses attentes, aux éventuels retombées médiatico-blogo-politico-sociale, le "moi" va se diluer dans les propos de l'"eMoi". Il rejoint en cela la prochaine catégorisation que je vais tenter de vous décrire.
- l'"eMoi démocrate" : C'est l'"eMoi" le plus fréquent à l'heure actuel. l'"eMoi" consensuel, celui qui, contrairement aux autres catégories, se réfère uniquement aux autres pour exister : il a besoin de la masse pour faire quoi que ce soit. Souvent, il a besoin de l'approbation de ses pairs, ou de ceux qui ont plus d'expérience que lui. Car la virtualité est un mirage dans lequel certains s'égarent. Beaucoup cherchent dans leurs statuts, leurs récits, ou leur comportement, une approbation, n'importe quoi qui pourrait appuyer leur légitimité à passer à l'acte. Pourtant, le lecteur ne possède pas, puisque l'auteur ne les lui donne pas, toutes les clefs d'interprétation nécessaires à la prise de certaines décisions. Beaucoup de "démocrates" accusent leur arrivée tardive dans l'enceinte virtuelle. Ainsi, leur "eMoi" est dès le début définit par le jugement des "vieux briscards" de la blogosphère. Dur pour quelqu'un comme @AnnaMinou de sortir de son rôle de lolita pré-pubère lorsqu'on s'est fait introduire dans le milieu avec éclat. Mais ceux qui souffrent d'un manque de personnalité sur la toile ne sont pas que ceux qui doivent composer avec une réputation sulfureuse. Considérons les blogs à opérations sponsorisées tel que celui d'Anne-Laure et Benjamin, les "célèbres" H2. Pour vous résumer la situation, je vous renvoie une fois encore sur le site de Guillaume. Et vous pourrez également lire cet article.
- Il serait difficile de composer sans un "eMoi totalitaire" : C'est celui qui tente de s'imposer, par des caractéristiques simples, souvent grossières même, et qui ne souffre aucune critique. Souvent, il s'écoute parler pour ne rien dire. Je ne voudrais causer de préjudice à personne, et encore moins lui jeter la pierre. Ainsi, loin de moi l'idée de mettre en avant le fait que Carl de Canada, aka @mixbeat s'avère être un exemple de choix ! Pour résumer, ce genre d'individu est fier de posséder un énorme "ePénis". Voilà...
- Enfin, il y a la catégorie de l'"eMoi anarchiste" -ou eMoinarchiste- : En général, c'est celui qui s'accroche le plus à sa ligne éditoriale, contre vents et marées. Peu lui importe les sirènes de la gloire, ou la critique. La dérive de ce genre d'"eMoi", c'est qu'il est diamétralement opposé au "moi" originel dans la plupart des cas. Pour exemple, on pourra nommer des gens tels que @Soymalau, @ToitagL, mais également XoxobCapucine. La catégorie est donc suffisamment large pour accueillir le bon vieux troll des familles, ou la blogueuse beauté intransigeante.
samedi 18 septembre 2010
L'important...

lundi 26 juillet 2010
Paye ta vie de geek
mardi 29 juin 2010
Casquette et métro

lundi 28 juin 2010
Je vous ai déjà dit que... [3]
vendredi 14 mai 2010
Ma Las Vegas Parano (mais comme on n'a pas les moyens, on se limitera au Sud de la France)
Au départ, rien ne préparait notre pauvre petit héros malgré lui –que pour des raisons de narrations, nous nommerons ultérieurement "petit homme"– à entrevoir ce qu'il allait vivre dans ce qui s'apparentait le plus aux 24 prochaines heures de son existence.
Le héros, on le connaît bien. Et soyons honnêtes, il pourrait affronter des dragons, des armées de revenants ou une horde de fans de Dimmu Borgir à mains nues, entravé par des chaînes de plusieurs tonnes, avec comme contrainte de tenir le monde en équilibre sur l'extrémité de son petit orteil gauche, qu'il en rirait encore, mais par contre, face à quelques microgrammes d'une toute petite molécule chimique, il en mène pas large !
Mais commençons par le commencement. Lorsque l'histoire est sur le point de débuter, notre héros se voit proposer de venir passer un week-end particulièrement exaltant quelque part en dehors de sa chère capitale qui commence quelque peu à l'opprimer. Exaltant, car il sait qu'il aura l'occasion de voyager au travers une nouvelle expérience psychédélique ; milieu riche en réponse pour qui sait poser les bonnes questions. Et, à ce moment précis, le petit homme a besoin de réponses.
L'expérience, il l'a déjà faite. À plusieurs reprises. Le processus est plus ou moins toujours le même. À chaque fois, on essaye de bien chiader l'affaire. Certaines personnes sont persuadées que les "junkies" sont des abrutis irresponsables incapables d'assumer les conséquences de leurs actes, et qui vendraient père et mère pour se fournir leur cam'. Sans doute est-ce le cas pour certains. Mais l'on ne m'ôtera pas de l'idée qu'il s'agit le plus souvent d'un archétype hollywoodien du "drogué" qui tend à relayer une image négative dans certains (excellents) films comme Taxi Driver ou More. Le petit homme n'est jamais aussi consciencieux que lorsqu'il se prépare à partir faire une balade mentale.
C’est toujours la même chose. Il commence par préparer un goûter –parce que les expériences gustatives, c'est important. Ensuite, il faut vérifier qu'il a bien acheté ses deux litres d'eau par personnes ; c'est un minimum pour éviter la "gueule de bois" le lendemain. Enfin, et selon la durée du voyage, il prévoit parfois un dîner, histoire de se remplir la panse et revenir sagement à la réalité. L'indispensable, c'est bien évidemment la petite playlist pour favoriser le passage, voire se faire des petits labyrinthes mentaux.
Il y a une règle à laquelle toute entité qui désire prendre une quelconque substance avec le petit homme doit se soumettre. LA règle : il faut promettre alors de couper toute interface avec le monde réel. C'est une règle élémentaire, une règle de survie.
Ce samedi après-midi, il y avait trois individus –deux entités frères et une entité soeur– ; tout autant à enfreindre la règle, prêts à affronter d'éventuels démons. Sauf que cela, aucun des deux autres ne le savaient, bien évidemment ; et c'est là que commence le problème.
Une fois que tout est prêt, il y a le rituel. On prend le petit biscuit de deux gouttes, et on le met dans la bouche, avec l'impression d'être Alice se jetant dans le terrier du lapin. Les effets ne mettent pas longtemps à se faire sentir, et très rapidement, le petit homme mène son petit bonhomme de chemin d'expérience, et tout se passe, ma foi, pour le mieux. Les autres entités interagissent peu avec lui, mais c'est toujours très amusant. Il est rare que leurs échanges durent plus d'une ou deux phrases, souvent sibyllines pour quelqu'un d'extérieur, mais contenant la quintessence d'une puissante réflexion pour d'autres « voyageur ». Chacun est dans son monde et ces mondes rentrent assez peu souvent en contact.
Après quelque temps ("mais combien déjà ?") survient le tilt. On a perdu quelqu'un dans l'affaire ; à priori, l'autre entité mâle : Frère. Vaguement inquiet, le petit homme décide d'en parler à Soeur. Lorsqu'il la trouve, cette dernière est en train de tourner en boucle au téléphone avec une tierce personne. Cette tierce personne semble ardemment désirer s'entretenir avec notre héros. Pour faire clair, RIEN n'aurait pu être pire à ce moment précis. Rien ? malheureusement, ils allaient apprendre que si.
La tierce personne, une étrange Voix au téléphone, est inquiète. Pourquoi ? Honnêtement, aucune idée. Certainement pour la même raison que la pierre est en train d'expliquer au petit homme pourquoi il suffirait de créer une cosmogonie entièrement minérale, purgée de toute humanité et de toute organisme vivant, ou que chaque note qu'il peut jouer au piano se transforme en une corde qui fait de lui un pantin actionné par une sorte de génie grimaçant. La Voix ne semble pas savoir qu'il suffit de prétendre être un caillou visiblement. Elle pose des questions beaucoup trop terre-à-terre pour que le petit homme les relève. Il préfère discuter avec le sol en marbre ; il reste, comme d'habitude, très à l'écart de tout ça. Son ego est très, très loin, protégé, certainement, quelque part.
Le problème, c'est que Frère est toujours absent, et que peu importe le nombre fois qu'il raccroche le téléphone, Soeur s'acharne à appeler la Voix, qui pose sempiternellement les mêmes questions. Persuadé qu'il s'agit d'un enregistrement placé là pour le détourner de sa mission –qui consiste à sauver le monde en mangeant du gâteau au chocolat–, le petit homme, très en colère, finit par raccrocher une fois de plus. Une fois de trop.
Une fois de trop, oui, car la Voix semble prendre la situation très au sérieux. Et ce n'est que lorsque le petit homme réalise que la porte d'entrée n'est plus fermée, et qu'il y a des gyrophares à l'extérieur, qu'il commence a avoir peur. Ou pas. Après tout, il est sans doute en train de rire assis à la table de la cuisine, à manger un bout du gâteau au chocolat qu'ils ont préparé avec amour (et qui doit lui permettre de sauver le monde, n'oublions pas !). Il ne peut pas sérieusement se trouver dans cette entrée exiguë à parler à des agents de la maréchaussée de la prise de psychotropes de deux personnes sur les deux présentes à l'appart ("ai-je dis deux ?(merde, où est passé le troisième ?(ha oui, c'est vrai, rien de tout cela n'est vrai, je suis dans ma tête ! (suis-je con)))"). Ce serait parfaitement grotesque, et complètement stupide.
Mais essayons d'avoir un rapide coup d'oeil sur l'ensemble : vu de l'extérieur, ça donne ça :
La police est dépêchée au 8 avenue quelque chose dans une quelconque ville du sud de la France, et, avouons-le, tout le monde s'en fout que deux personnes aient pu prendre une quelconque dose de quoi que ce soit (qui n'engage pas le processus vital, ni même mental, dans l'affaire, ne soyons pas débiles non plus !). Sauf qu'ils ont un job, qu'ils font, de manière respectable, et lorsqu'ils entendent certains mots, cela provoquent chez eux certains réflexes (sommaires, pour ne pas dire butés et conditionnés uniquement dans le but de prouver que les forces de l'ordre peuvent être très bêtes, n'ayons pas peur des mots).
Très rapidement, dans la tête du petit homme se forment les gros titres tels qu'on aurait pu les lire dans n'importe quel tabloïd racoleur : "un couple d'étudiant consomme DE LA DROGUE ! La compagne est envoyée au service des urgences psychiatriques pendant que la police pense avoir ferré le plus gros dealer de la ville et de ses environs ! Plus de précisions en page 3, juste après le bébé qui mange le chien de sa mère "ex-star vaguement connue qu'en fait on est pas vraiment sûr que c'est elle, mais bon, avec la lumière, on pouvait pas trop savoir", et avant la vérité sur OBAMA et la conspiration reptilienne."
la situation telle qu'elle sera décrite dans le rapport du sergent "je-fais-un-excès-de-zèle" : nous sommes rentrés d'office et sans mandat dans un domicile après avoir reçu un coup de fil d'une tierce personne (autant dire : la Voix) et nous avons appréhendé un "couple" (terme à définir ultérieurement) en "possession" de stupéfiants, et manifestants des signes de prise au cours des dernières heure. nous avons appelé les urgences. Les pompiers semblaient coutumiers de la situation, et ont décidé d'emmener la "victime" de sexe féminin en surveillance. Pendant ce temps, nous avons interrogé la "victime" (avec une gros point d'interrogation que souligne admirablement le sourcil froncé du sergent "peu-importe-son-nom" au moment où il considère le petit homme) de sexe masculin. Nous avons décidé de le cuisiner (comme des salauds) avant de décider de l'amener pour la forme, au poste.
La situation dans la tête du petit homme : rhaaaa, putain, c'est pas possible, on aurait voulu me faire le coup du mec qui se fait prendre là où il fallait pas, je vous jure, j'aurais choisi la même gueule du pompier sympa tout droit sorti d'un calendrier pour le nouvel an !
À ce stade-là, le petit homme est encore plus persuadé que tout n'est qu'une farce mentale. Et RIEN ne semble lui prouver le contraire. Les flics sont de mauvais acteurs, qui sortent leurs répliques dans n'importe quel ordre. Il y a le méchant flic et la gentille fliquette, tous deux affublés de têtes caricaturales au possible. D'ailleurs, le petit homme est sûr à 200%, et il miserait sa mère sur l'affaire s'il le fallait, qu'il a déjà vu ces têtes sur la couverture d'une quelconque bande dessinée narrant les désopilantes histoires de deux policiers. Lorsqu'ils arrivent, les pompiers ont VRAIMENT l'air d'être sympa, prévenants, professionnels, tout comme il faut. Ils posent les bonnes questions, ont les bons gestes, assurés, rassurants. Ils sont à l'opposé des agents des forces de police. C'en est tellement cliché, que le petit homme se retient de faire le moindre commentaire quant à la réalité de la chose, et attend bien sagement de savoir quelle espèce d'énormité son cerveau va encore être capable de générer. En fait, s'il n'ouvrait pas sa gueule pour montrer au méchant sergent son ignorance en matière de substances psychoactives, les deux agents présents sur place le laisseraient certainement partir comme s'il n'avait jamais été là, bien qu'ils semblent tous deux persuadés avoir mis la main sur un gros dealer tout droit descendu de Paris pour semer la merde dans le Sud –qui n'a pas vraiment besoin de lui pourtant.
Mais bon, comme tout ceci n'est qu'une farce, allons-y pour la voiture, avec les gyrophares, et tout le reste. C'est joli les couleurs après tout.
Pour précision, nous dirons à notre lectorat que le voyage a commencé aux environs 15h, et qu'il est un peu plus de 17h au moment ou le petit homme quitte l'appartement pour suivre nos Dupont et Dupond improvisés. Seulement.
Arrivé aux urgences, où on l'a amené pour veiller sur Soeur Le petit homme se dit que son trip pourrait être plus original tout de même. La petite interne ressemble à une amie, et le médecin à la gueule d'un second rôle de Jeunet. Ou de Tarantino... Enfin, quelque part au moment où il croise Capra. Et lorsqu'il décide que les policiers, c'est très amusant, mais qu'il aimerait bien voir ailleurs, ces derniers décident soudainement que la farce a assez duré, et lui restituent ses papiers, le sermonnent, vaguement, en lui faisant promettre de ne plus recommencer, puis s'en vont, sans autre forme de procès.
Alors le petit homme s'en va explorer les rues fantasmées d'une ville qu'il n'a jamais vu !
Et il n'est pas déçu du détour ! Tout y est tellement pleins de couleurs, de résonances, de sensations, de fêtes fiévreuses et fastueuses, qu'il est conforté dans l'idée d'être toujours allongé quelque part dans un appartement, situé dans une vraie ville, pas ce simulacre en carton qu'il reconstitue en fonction de ces souvenirs diffus. Et franchement, vous auriez vécu ce qu'a vécu le petit homme, comment auriez-vous pris la chose ? Lorsque, comme le petit homme, on devient un milliard de choses, l'esprit qui lie chaque être présent à un moment donné, que l'on devient, même une sensation, la sensation du goût par exemple, ou même, plus que cela, un concept, RIEN ne vous facilite le retour à la réalité.
Et puis soudain, le petit homme se rappelle qu'il a allumé son interface avec le monde réel. ou plutôt, cette interface le lui rappelle-t-elle lorsqu'elle vibre dans sa poche. À ce moment exactement, le *ting ting* d'un tram le frôle. S'il n'y avait pas eu cette vibration, ce simple message, ce "mais qu'est-ce qu'il se passe", le petit homme aurait continué sa route. Et il n'aurait sûrement pas remis les pieds sur terre, l'instant où il le fallait, pour comprendre que tous les éléments autour n'étaient pas dépendants de son bon vouloir. Au contraire certains étaient clairement hostiles, et se plaisaient à le lui rappeler à grand renfort de sons et de bruits dissonants qui allaient mal avec le décor. Il n'aurait pas réalisé qu'il était EFFECTIVEMENT dans les rues d'une quelconque ville du Sud, à 19h30, ce qui tendait à confirmer qu'une autre personne présente au début du voyage était à présent aux urgences, et qu'il se retrouvait tout simplement paumé, sans point de repère, après avoir erré dans les rues d’une zone inconnue pendant 1h. Seulement ! Et franchement, si l'on montre ce que le petit homme a vu dans une agence touristique à n'importe qui, ce dernier signe pour y partir directement. Et verse un supplément. Cash !
Après bien des efforts, des détours, des explications attentives de la part de l’entité parisienne, le petit homme retrouve le chemin de l’hôpital. Le retour aux urgences se fait calmement, les personnes semblent compréhensives, et on arrive, petit à petit, même si c'est dur (parce qu'il y a toujours des trucs dans le champ de vision, et que ce médecin a DÉCIDEMENT la gueule d'un second couteau dans "on ne sait plus trop quoi"), à raisonner Soeur pour qu'elle tente de se ressaisir et revenir à la réalité. Les médecins laissent même repartir le petit homme et Soeur. Ils peuvent entamer le processus de reconstruction de l'être à travers les rues de la ville, qui ne sera plus tout à fait les mêmes, mais plus tout à fait inconnue non plus.
Ils sont persuadés que la police a déjà mis des scellé sur la porte, que rien ne sera plus comme avant. Pourtant, il n'en est rien. Ils franchissent, presque interdits, le seuil de la porte, encore hallucinés que l'ensemble de l'histoire n'ait pas de conséquences plus néfastes que cela.
La grande question qui planait sur Frère est levée dès lors que le petit homme et Soeur franchissent le seuil de la porte ; accueillis qu'ils ont été par une odeur de nourriture exotique. Un impérieux désir de consommation imminente avait poussé le troisième cuistre en dehors des murs de ce bastion insurmontables.
Lorsqu'ils pénétrent dans le salon, Frère, qui sort alors de la cuisine, les accueille, fort surpris de constater qu'ils n'étaient pas sagement dans leur chambre à finir le grand voyage.
Ironique n'est-il pas ?