mercredi 30 septembre 2009

One Portrait A Day


Il y a des blogueurs qui ont des idées originales et qui aiment les faire partager. C'est le cas de Régis Hanol, informaticien photographe, qui vous propose chaque jour un nouveau portrait. En somme, tout est dans le titre : One Portrait A Day.

Régis est talentueux, et il capte par l'intermédiaire de ses photos une part indicible de la personnalité de chacun. Et comme il doit chaque jour proposer le portrait d'une personne différente, vous pouvez le contacter et lui proposer de poser pour lui. Toutes les infos sont sur son site.

Alors bon, je fais sa pub, mais je fais également un peu la mienne. Car aujourd'hui, 30 septembre, vous pourrez y voir votre serviteur, dans ses plus beaux atours. Alors n'hésitez pas !

mardi 29 septembre 2009

[chaîne] Les sept péchés musicaux : Paresse

L'ami Archonium a donc décidé de lancer une nouvelle chaîne sur la blogosphère, qui, il faut bien l'avouer, n'avait pas forcément besoin de cela. Et le Monsieur a cru bon de m'incorporer à la première salve pour relayer l'information. Et alors que je m'étais promis de ne plus participer à ce genre de choses, je serais tenté de dire : ma foi, pourquoi pas !

Le principe est simple : Un pécher capital = une musique. Celle que vous choisissez, bien évidemment. Le pécher vous sera imposé au cours des prochains jours par l'instigateur de cette chaîne, Archonium. Et on commence aujourd'hui avec la paresse.

J'ai hésité entre énormément de musique. Et puis finalement, alors que j'étais en train de me torturer l'esprit pour vous trouver quelque musique de Debussy, avec des violons lancinants, et des tonalités chaudes, une chanson s'est imposée à moi. Je donc décidé de choisir pour vous Fleur de Saison de Mademoiselle Émilie Simon.

Il y avait aussi Permanent Vacation d'Aerosmith en bonne position mais c'était un peu trop évident.

Bref ! Comme il s'agit d'une chaîne, il faut la transmettre (et oui, c'est ça le principe). Donc comme je suis quelqu'un de relativement méchant je m'occuper immédiatement de tagger LeslieParisienne, parce qu'il s'agit de ma victime préférée, Axl, parce que j'ai hâte de découvrir les titres barrés qu'il compte nous proposer, Ilagee, qui va nous rythmer l'affaire, et CaliKen, s'il s'en sent l'âme, et Vodka Caramel, parce que je suis curieux de voir la BO de sa vie (*fuit*).

Voilà voilà ! Sur ce, je vous souhaite une très bonne fin de journée. Je reviens sans doute avec la suite d'une nouvelle (on verra bien laquelle) demain !

Amour mes petits amis. Amour !

dimanche 13 septembre 2009

L'éphéméride provinciale (1)

Calixte était un homme simple. Pas stupide, loin de là. Il était simplement de ceux qui n'ont aucune exigence, et se contente de ce qu'ils ont –c'est-à-dire de peu. Il était effrayé par les revendications sociales, et le trouble que cela pouvait apporter à une société. Il se fichait bien que certains de ses collègues puissent le taxer d'être mou, ou encore apathique. Les plus extrêmes voyaient en lui le parfait petit suppôt du capitalisme. Or, en réalité, Calixte était apolitique, et se souciait de savoir comment fonctionnait la société comme de sa première chaussette. Ce qui n'était pas tout à fait vrai d'ailleurs, puisqu'il se rappelait parfois avec émotion du petit canard blanc et jaune qui ornait ses pieds lorsqu'il était enfant, tandis qu'il ne pensait jamais à ce qui pouvait faire tourner le monde. Il n'avait aucune notion d'économie, de droit, ou de politique étrangère. Encore moins de physique ou de phénoménologie. Il pensait simplement que se lever chaque jour était en soi un miracle, et qu'il lui fallait être reconnaissant d'être en vie. Reconnaissant envers quoi, il n'en avait aucune idée. Car, bien qu'il n'y ait jamais à proprement réfléchi, il était profondément agnostique. Le concept même d'un dieu tout puissant lui était étranger. Mais cette gratitude profonde et sincère représentait la seule vérité à laquelle se raccrochait Calixte.


Calixte avait un âge incertain. Il aurait tout aussi bien pu avoir vingt-cinq ans que quarante. Son visage lisse trahissait son manque d'expressivité. Il avait le regard neutre ; ni bovin, ni pétillant d'intelligence. Pourtant, contemplatif de nature, il analysait avec justesse les choses.

On ne pouvait pas dire de Calixte que sa vie sentimentale était intense. Sans doute parce qu'il se désintéressait de la question. Il n'était pas vilain. S'il avait voulu, il aurait même pu être tout à fait beau. Il avait bien essayé quelques rares fois, pour faire comme tout le monde. Mais on ne pouvait pas dire que l'expérience s'était montrée concluante. Pourtant, il espérait rencontrer l'âme soeur un jour. Certainement. Disons qu'il restait ouvert à l'éventualité.


Calixte travaillait au service du recensement d'une petite mairie de province. La ville importait peu. Bien qu'il en fasse partie, il ne comprenait pas non plus la toute-puissante machine administrative. Il avait simplement l'impression d'être un rouage qui en facilitait le fonctionnement, à son échelle. Il avait commencé à travailler comme agent d'accueil dans cette même mairie. Comme il ne se plaignait jamais, effectuait le travail qu'on lui demandait d'accomplir sans jamais trouver rien à redire, il avait tout naturellement été promu dans un service plus prestigieux. Cette promotion l'avait dans un premier temps laissé perplexe. Et puis il avait finalement accepté de changer ses habitudes, et de se charger de répertorier décès, naissances, mariages et divorces. Et puis, il y avait pris goût. Il rencontrait moins de personnes, mais prenait d'autant plus conscience de la chance qu'il avait d'être en vie qu'il connaissait le nombre exact de défunts que l'on devait déplorer quotidiennement. Et sa gratitude était allée croissante.


Calixte aimait son travail. Il avait cela dans le sang. Certains naissaient fonctionnaire. Et Calixte était rédhibitoirement de ceux-là. Il n'avait jamais nourri plus d'ambition que cela : travailler derrière un bureau avec des horaires bien cadrées –même s'il lui arrivait de faire du zèle– était tout ce qui pouvait le contenter. Il passait le plus clair de son temps à remplir des dossiers, à classer des fichiers et à tamponner des actes. Classer était une activité qu'il aimait au-dessus de tout. Cela donnait une cohérence aux choses. Et lorsqu'il avait fini de classer, tout lui paraissait plus simple. Son travail se limitait alors à 6 colonnes, au maximum. Mais c'était sans conteste celle des décès qui l'intéressait le plus. Sans considération morbide. Aucune. Jamais.


À ce stade du récit, et avant d'aller plus loin constatons une chose: Calixte n'était le genre de personne qui se remettait en question. Une seule vérité, à priori inaltérable sous-tendait sa vie. S'il n'avait pas évolué dans la vie comme avec des oeillères, on aurait pu dire de lui qu'il était fataliste.


C’était une fin de journée comme toutes les autres. Plongé dans ses quelques dossiers, Calixte effectuait son travail comme à son habitude : avec application.

Il venait d’enregistrer le décès de Madame Léocadie Laponce et rangeait le dossier dans le tiroir correspondant. C’est tout à fait fortuitement que son regard se posa sur un fichier qu’il ne pensait pas connaître, ce qui était tout à fait étonnant dans la mesure où il avait ressorti, trié et rangé l’intégralité des dossiers la première année de sa mutation. Sur ce dossier, il pouvait très distinctement lire : Monsieur Calixte Honoré Fulgance Maisonneuve.

Il ressentit une sorte de gêne lorsqu’il s’empara du dossier. En fait, il ne savait pas comment il devait réagir. Il le compulsa avec une certaine fébrilité, et quelques gouttes de sueurs perlèrent sur son front lorsqu’il constata que tout y était : Heure du décès, rapport légal, détails de l’accident.

Il ne douta pas un seul instant de la véracité du dossier. Il était le seul à pouvoir consulter les archives du recensement, et, du reste, ne comprenait pas qui aurait pu lui faire une blague d’aussi mauvais goût.

Sa mort devait intervenir l’année prochaine. Il se rassura quelque peu lorsqu’il vit qu’il devait être percuté par un automobiliste dans un lieu qu’il ne connaissait même pas, et pourtant… Pourtant, les germes du doute avaient été semés, et la seule vérité à laquelle cet homme qui ne possédait aucune exigence avait décidé de croire, était sur le point de voler en éclats.


Il termina sa journée tant bien que mal, remit sa veste, et quitta la mairie à 18h, en ce mercredi 14 octobre. Il faisait froid, l’automne semblait déterminé à se montrer le plus tôt possible. Les feuilles rougissaient à vue d’œil, le temps était maussade.

Calixte emprunta, comme à son habitude, seul, le chemin qui le ramenait à son domicile. Son visage lisse s’était fendu d’un pli marqué. Et pour la première fois de sa vie, il ressentit avec effroi un sentiment de perplexité, qu'il découvrait alors sous son jour le plus sombre.

samedi 12 septembre 2009

Adieu

Aujourd'hui, aux alentours de 5h du matin, ma grand-mère, ma mamé, tu t'es éteinte. Le dernier mois ne t'aura pas été particulièrement favorable, et bien que nous nous y attendions tous, à plus ou moins grande échéance, aucun de nous ne pouvait vraiment s'y résoudre.
Ma grand-mère, ma Mamé, je t'aimais. Nous t'aimions tous avec une infinie douceur. De devoir conjuguer ce verbe au passé, pour constater la finitude, la toute puissance de la mort, bref, pour se replonger dans tout un tas de clichés qui ne m'ont pas attendu pour être entérinés, voilà bien la constatation la plus terrible. 
Tu nous as apporté tout le caractère et le paradoxe de la Corse, l'amour du classique et de l'opéra, les recettes que seules les meilleures grands-mères connaissent, la passion de la période napoléonienne. Tu incarnais une gentillesse sans borne, un entrain et une force qui te rendais immortelle. Tu étais de celle dont on fait les centenaires. Et pourtant... 
Je ne garderai pas de toi le souvenir de cette chambre d'hôpital au petit matin, de cette toute petite chose au contact froid que la mort, dans son ultime étreinte, ravissait à son rêve. Tu n'étais pas cette prison de chairs muette et pathétique que parcourais moins souvent une lueur malicieuse qu'un spasme douloureux. Tu seras toujours la flamboyante, l'incroyable, la superbe et la formidable grand-mère que tous les enfants espèrent avoir. Et je crie haut et fort à qui veut bien l'entendre, que nous t'avions. Et que tu nous avais.
Tu étais une tempête. Un ouragan. L'indépendance était ton seul mot d'ordre, la littérature, ta seule maîtresse, et ta famille, tout ce qui comptait.
Plus jamais je ne pourrais me plier en deux pour t'embrasser, moi qui étais pour toi "long comme un jour sans pain". Jamais plus nous ne parlerons d'Histoire à bâtons rompus. Il faut croire que c'en est bien fini de nos conversations passionnées, de nos promenades, de nos instants à nous. Tu ne viendras plus visiter le Louvre et la Malmaison. Et je n'irai plus dans ton petit village de Santo avec toi.
C'est une page qui se tourne, une histoire qui prend fin. Une belle histoire. Celle d'une époque, d'un pays, d'un amour... Les souvenirs resteront, pour ce qu'ils comptent.
Je ne retiendrai pas mes larmes. Pas plus que je ne les cacherai.

Ma Mamé. Je t'aimais. Je t'aime. Et parce-que je t'aime, il me faut te dire au-revoir. Non, Adieu.


Oui. Adieu.

mardi 8 septembre 2009

Propos elliptiques


Il est assez amusant de constater la complexité du cerveau humain. Ou l'absence totale de logique chez nos concitoyens. Mais jugez plutôt, à travers l'amusante, et tout à fait passionnante anecdote qu'il m'a été donné de vivre ce matin.
[Mode narratif]Il était encore tôt dans la matinée lorsqu'après une visite improvisée je décidais de m'accorder un peu de détente et franchissais le seuil d'une boutique de manga. Habitué, et seul dans le magasin, je parlais des dernières nouveautés avec le vendeur en caisse. Quelques secondes plus tard, l'un de ses collègues remontait de la cave qui servait manifestement de remise, avisait un lourd colis posé sur le comptoir, pestait, puis lui posait cette question, particulièrement bien sentie : "putain, c'est quoi ça encore ?" Et le premier vendeur de lui répondre : "bha, c'est arrivé ce matin". Et, visiblement satisfait, notre second compère retournait dans les profondeurs abyssales du sous-sol obscur, chargé comme un baudet, non sans jurer encore une ou deux fois.[/Mode narratif]
Je dois vous avouer que je n'ai pas tout à fait saisi en quoi la réponse avait été particulièrement satisfaisante. Peut-être attendaient-ils quelque chose de particulier ce matin, mais je n'ai décelé aucune lueur de compréhension, aucune étincelle de lucidité ou d'intelligence lorsque la réponse a fusé.
J'ai trouvé tout simplement formidable qu'une réponse aussi elliptique ait pu contenter tout le monde. Une simple vraisemblance de cohérence, le sentiment que la réponse a été choisie judicieusement, et le monde est heureux. N'est-ce pas tout simplement merveilleux ? Et n'est-ce pas, finalement, l'une des méthodes les plus employées par nos politiques ? On pourrait certainement exploiter le filon jusqu'à la moelle, y trouver les réponses aux troubles de l'ordre mondial ! imaginez ! On pourrait aller du simple "Pourquoi avez-vous tué cet homme ?"/"Bha, il faisait beau ce matin." au "Et que pensez-vous de la crise économique qui frappe actuellement le monde ?"/"La France a de tout temps été le pays du vin et du fromage."

Encore qu'en politique, je crois que cette technique porte un autre non... La technique de l'autruche, non ?

mardi 1 septembre 2009

La pince à chaussettes est à l'homme ce que le porte-jarretelle est à la femme

Et je ne remercierai jamais assez l'amie qui m'a offert ce soir cet accessoire aussi indispensable à la virilité de l'homme que peut l'être le porte-jarretelle à la beauté féminie.
Pourtant, Dieu sait (et je fais beaucoup référence à lui, moi qui suis devenu le dernier des agnostique dès que je me suis aperçu qu'il refusait de répondre à mes ferventes prières de devenir une rock star) que le porte-jarretelle a eu une influence toute particulière sur ma vie, notamment cette année.
Certaines personnes, et pour ne pas en citer, Leslie-Parisienne (occasion de me faire un coup de pub monumental), pourront en témoigner : j'ai développé des liens indissolubles avec le milieu burlesque parisien à ses prémisses. Et mon image de la femme n'a pu qu'être fortement influencée par certaines soirées particulièrement riches en rencontres affriolantes. Mais vous imaginez que votre serviteur, fort d'un soucis d'objectivité et d'impartialité particulièrement arbitraire, n'a pu que se soustraire à toute tentation (...), et s'est donc astreint à une chasteté qui ferait pâlir le premier bonze venu ; c'est en tant qu'observateur tiers, et non adorateur concupiscent de la nudité féminine dans ses atours les plus séduisants que j'affirme haut et fort : la femme est certainement la chose la plus admirable qui puisse nous être donné d'admirer sur Terre.
Mais rassurez-vous messieurs nous possédons enfin la possibilité de nous défendre aussi bien que la gent féminine en terme de séduction ! La pince à chaussette nous permet de rivaliser d'astuces ! Et laissez moi vous donner immédiatement d'excellentes raisons de la porter dès que l'occasion s'en fait sentir :

1) Vous serez original
Je ne vous cache pas que l'accessoire en lui même est relativement dur à trouver. Ainsi donc, je crois pouvoir affirmer sans faute que vous vous ferez remarquez dès qu'il s'agira de relever le pantalon.

2) Vous serez désirable
À n'en point douter, vous rivaliserez avec les plus beaux T-shirts fluos estampillés du logo J.U.S.T.I.C.E. Vous serez les "kings de la party", si vous osez néanmoins remonter votre pantalon au dessus des mollets (hem, hem...). Et si vous parvenez à montrer subtilement à une demoiselle qui vous aurait tapé dans l'oeil les incroyables attributs esthétiques qui ornent vos jambes glabres, vous ne pourrez dès lors que la compter parmi vos conquêtes de la soirée.

3) Vous apprécierez son contact doux et chaleureux
Aussi étonnement que cela puisse paraître, porter de telles choses est très agréable. Plus de soucis de chaussettes tombantes (ce qui est son principal intérêt), et un mollet agréablement enserré, ce sont les avantages indéniables de cet accessoire qui deviendra très rapidement un incontournable de votre garde-robe.

Voilà ce qui, je l'espère, saura vous convaincre comme je me suis laissé convaincre. Si j'en ai la force, je vous ferais un petit inventaire du dress-code masculin rétro. Nous verrons bien !

Vous étiez au moins...