mardi 8 décembre 2009

Idées noires #1

Les palpitations de mon coeur résonnent jusque dans mes tempes. Autour de moi, la foule, agglutinée, coagulée. Les cris. À côté de moi, juste à côté, Elle. Derrière moi, juste derrière, lui. La transe gagne la foule, qui, monolithique, s'agite, se presse, m'oppresse. Une ambiance de dernier jour avant la fin du monde. Je pense alors que ce dernier jour est peuplé d'adolescents abrutis et de gens laids. Grotesque. Et hilarant. J'en ris. Comme un dément. Mais personne n'y prête attention dans cette effervescence presque maladive, insouciante, cacophonique. Je deviens fou. Et ce rythme infernal qui couvre jusqu'aux instruments !
Pour l'instant, l'univers se réduit à deux composantes fondamentale : les coups de marteau qui me déchirent la cage thoracique, et Elle. Lui, gravite quelque part en marge de cet univers. Il n'a pas de réalité. Pas encore.
Soudain, coup de fouet. Alors que la foule se calme, que les riffs de guitare deviennent moins agressif, lui tente une approche. Elle ne le repousse pas. Une partie de l'univers s'effondre. Seuls restent les trépidations arythmiques. Je deviens complètement fou. Il faut que je sorte. Je peux le faire ? Je me retourne. La foule est multitude. Que m'importe la foule ? Il faut que je sorte. Et ce coeur, toujours, plus rapide, de moins en moins synchronisé.
Violence. Il me faut de la violence. Mais la foule est si dense. Les visages se succèdent et se ressemblent. Tous sont hideux, déformés par la joie et les lumières mauves. Empathie, empathie... Vieille ennemie, misérable salope ! Pourquoi m'oppresses-tu d'avantages encore ?
Au loin, j'aperçois une absence de visages. Une absence de foule. Il faut que j'aille au loin. Derrière, loin derrière à présent, Elle et lui se trouvent, sans doute. L'air est chaud, l'air et moite. On se croirait dans une orgie. Les corps s'emmêlent. Tout cela devient vraiment absurde. Suis-je devenu parfaitement fou ?
Une porte, de l'air. Enfin. Je respire. Comme je le peux. Dehors, la pluie. Dedans la foule. À choisir, je préfère la pluie. Mon coeur essaye de sortir. Il faut que je le calme. Il faut que je l'apaise. Je sais.
Au loin une voiture. Deux faisceaux lumineux, deux phares dont les éclats se perdent dans les gouttes d'eau. Elle roule vite. Très vite. Trop vite. Moins de scrupules. Je cours.
Allongé sur le bitume, mon coeur est tout à fait calme à présent. Au loin, des cris. La foule ? Je ne sais plus. Elle, lui, la musique, tout est très loin à présent. La folie s'estompe, mon coeur se tait. La paix. Enfin.

5 commentaires:

Unknown a dit…

C'est noir, trop noir ! http://tinyurl.com/dz5l65

Naginie a dit…

J'ai comme l'impression que j'étais là...

Coyote a dit…

Uh ?

C'est le concert de Rammstein qui t'a fait cet effet ?

Axl a dit…

C'est d'acutalité en même temps! http://tinyurl.com/6jkeqy
Désolé...

Anonyme a dit…

Je le sais. J'y étais aussi. Mon âme s'est fendue une fois de plus ce soir là. Comme tous les soirs depuis ce matin ou elle est partie. Comme une pierre qui explose sous l'effet du gel. D'un coup, en gros morceaux.

Vous étiez au moins...