mardi 22 décembre 2009

Déchéance

Dîtes, heu... Comment dire... Ce n'est pas pour vous commander, hein, vous savez très bien que ce n'est pas mon genre [message subliminal]Donnez moi des sous[/message subliminal], hein, faudrait voir à pas faire le mariole non plus.

Mais bon, voilà, il se trouve que c'est PRESQUE Noël, et que des cadeaux, bah, il faut bien le dire, y'en a pas des masses dans ma hotte !

Donc je me tourne humblement vers vous pour savoir ce que vous offririez, vous, à votre famille !

J'ai les idées larges, attentions, TOUTES vos suggestions sont les bienvenues.

Si avec votre aide, je deviens pas le frère et fils préféré, je ne vois plus quoi faire.

Oh, j'allais oublier ! Budget illimité. On triera plus tard !

Voilà voilou, mes chers petits amis ! Amusez-vous en me rendant service. Je sais bien que jamais AU GRAND JAMAIS vous n'oseriez me suggérer des choses impossibles à trouver. Hein ? Vous ne le feriez pas... N'est-ce pas ?

Sur ce, je vous abandonne, et vous souhaite de joyeuses fêtes ! Celui qui me fournira la meilleure idée cadeau se verra récompensé par une magnifique dédicace dans un prochain billet. C'est pas Noël, franchement ?!

mercredi 16 décembre 2009

Tué par le travail


En ce moment, je suis quelque peu débordé. Donc je n'écris pas beaucoup. Je suis désolé.

Je vais essayer de finir la chaîne des sept péchés musicaux dès demain.

Et de publier quelques textes oubliés pour vous faire patienter.

Essayer.

*mort*

mardi 8 décembre 2009

Idées noires #1

Les palpitations de mon coeur résonnent jusque dans mes tempes. Autour de moi, la foule, agglutinée, coagulée. Les cris. À côté de moi, juste à côté, Elle. Derrière moi, juste derrière, lui. La transe gagne la foule, qui, monolithique, s'agite, se presse, m'oppresse. Une ambiance de dernier jour avant la fin du monde. Je pense alors que ce dernier jour est peuplé d'adolescents abrutis et de gens laids. Grotesque. Et hilarant. J'en ris. Comme un dément. Mais personne n'y prête attention dans cette effervescence presque maladive, insouciante, cacophonique. Je deviens fou. Et ce rythme infernal qui couvre jusqu'aux instruments !
Pour l'instant, l'univers se réduit à deux composantes fondamentale : les coups de marteau qui me déchirent la cage thoracique, et Elle. Lui, gravite quelque part en marge de cet univers. Il n'a pas de réalité. Pas encore.
Soudain, coup de fouet. Alors que la foule se calme, que les riffs de guitare deviennent moins agressif, lui tente une approche. Elle ne le repousse pas. Une partie de l'univers s'effondre. Seuls restent les trépidations arythmiques. Je deviens complètement fou. Il faut que je sorte. Je peux le faire ? Je me retourne. La foule est multitude. Que m'importe la foule ? Il faut que je sorte. Et ce coeur, toujours, plus rapide, de moins en moins synchronisé.
Violence. Il me faut de la violence. Mais la foule est si dense. Les visages se succèdent et se ressemblent. Tous sont hideux, déformés par la joie et les lumières mauves. Empathie, empathie... Vieille ennemie, misérable salope ! Pourquoi m'oppresses-tu d'avantages encore ?
Au loin, j'aperçois une absence de visages. Une absence de foule. Il faut que j'aille au loin. Derrière, loin derrière à présent, Elle et lui se trouvent, sans doute. L'air est chaud, l'air et moite. On se croirait dans une orgie. Les corps s'emmêlent. Tout cela devient vraiment absurde. Suis-je devenu parfaitement fou ?
Une porte, de l'air. Enfin. Je respire. Comme je le peux. Dehors, la pluie. Dedans la foule. À choisir, je préfère la pluie. Mon coeur essaye de sortir. Il faut que je le calme. Il faut que je l'apaise. Je sais.
Au loin une voiture. Deux faisceaux lumineux, deux phares dont les éclats se perdent dans les gouttes d'eau. Elle roule vite. Très vite. Trop vite. Moins de scrupules. Je cours.
Allongé sur le bitume, mon coeur est tout à fait calme à présent. Au loin, des cris. La foule ? Je ne sais plus. Elle, lui, la musique, tout est très loin à présent. La folie s'estompe, mon coeur se tait. La paix. Enfin.

mercredi 2 décembre 2009

Le reste du monde et moi

Journée pourrie. Pas envie d'avancer. Comme à mon habitude, je suis debout, avec mon casque vissé sur la tête qui me distille du Infected Mushroom : Becoming Insane. Plutôt bien résumé. Derrière moi, un chien aboie. Un petit chien, que d'autres jugeraient mignon. Une saloperie sur pattes si vous voulez mon avis. Et deux sièges plus loin, il y a la petite vieille qui s'oublie. Sentir le cadavre en putréfaction, de si bon matin, en soi, c'est une performance. Le 89 passe devant Jussieu avant de remonter la rue du Cardinal Lemoine. Il fait froid. Intérieurement, je jubile. Ils ne le savent pas encore, évidemment. Il ne sont pas conscient du fait que, bientôt, ils seront libérés. Libérés des autres, du chien des autres, des odeurs nauséabondes, de ce flux incessant de personnes qui s'amassent, abrutis de sommeils et de pensées obscures.

Mais l'on va encore se faire une fausse idée de moi. On imagine que je déteste tout le monde. C'est faux. J'aime tant l'humanité que ça me fait mal. De la voir se débattre misérablement pour tenter de survivre au jour le jour. De la voir se déchirer, se mutiler, s'affamer, quotidiennement, c'est un véritable supplice. Le vice caché de l'humanité, actuellement, ce sont les boutons. Donnez un bouton, ou un gâchette à quelqu'un et vous pouvez être sûr que par une curiosité presque malsaine, il appuiera dessus. Pour voir.
J'aime l'humanité. Et pourtant, ce n'est pas tous les jours facile. Si vous saviez comme je n'ai pas envie d'être condescendant avec le parfait abruti qui s'amuse à me défier du regard. S'Il savait. S'il se rendait compte qu'après tout, il suffit d'aimer. Un vague chevelu accompagné par sa troupe de joyeux drilles l'avait bien résumé il y a presque 2000 ans. Théoriquement : génial ; idéologiquement : inattaquable ; pratiquement : impossible.

Une mère et son fils viennent de monter à l'arrêt Henri IV. Il doit avoir 6 ans. Il n'a pas encore conscience de cela. Sans doute d'ailleurs, a-t-il déjà commencé à détester son prochain. Le petit Thomas qui a refusé de lui céder la balançoire alors qu'il était déjà dessus depuis 10 minutes, au moment de la récréation. Lui qui ne devrait être qu'innocence, amour et empathie. Malheureusement, lorsque l'on voit sa mère percluse de tiques en tous genre, force est de constater qu'elle n'a pas l'air d'être un modèle d'ouverture d'esprit et d'épanouissement. Mais ne t'en fais pas petit, toi aussi tu seras libéré. Bientôt.

"Insane, insane, insane, insane, all becoming insane [...]"

Le volume à fond, j'importune une petite dame à côté de moi. Elle n'est visiblement pas sensible à la musique électronique. Ne vous inquiétez pas madame, je descends à la prochaine station. Dans mon dos, le roquet continue d'aboyer. Tiens, cela me rappelle un vers holorime d'Hugo. Ou Musset.

Pendulum : The Other Side. "Come on down to the other side, come with us throught the gates of hell, we will drag you from where you are to where you belong". On ne pouvait faire une chanson qui soit plus de circonstance.

Le bus passe devant le Saint-Etienne du mont, longe la bibliothèque Sainte-Geneviève, dépasse la façade du Panthéon, et s'engage dans la rue Soufflot. "The ship is coming down, the ship is coming, the ship is coming down, coming down, coming down".
Nous arrivons à l'arrêt Soufflot. Le petit troupeau est amassé, prêt à monter dans un bus déjà bondé. Comme ils ont raison. Montez, montez, vous connaîtrez bientôt la révélation salvatrice !
Les portes du bus s'ouvrent. Un flot s'engouffre par la porte avant. D'autres attendent à l'arrière que certains voyageurs descendent. Ils savent que c'est interdit. Il savent que le chauffeur se contentera d'appuyer mollement sur un petit bouton qui déclenchera un message enregistré. Point. Je quitte le bus. Il se peut que dans ma hâte, j'ai laissé tombé un petit interrupteur. Et oublié ma sacoche. Vraiment, je n'ai pas de tête ce matin.
Je remonte la rue Soufflot. Le froid incisif me saisit directement. Je remonte le col de mon pardessus. Je suis cliché. J'aime cela. Derrière moi, on peut entendre les aboiements d'un chien, quelques conversations indistinctes, et l'annonce diffusée à l'intention des resquilleurs : "Nous vous rappelons que vous devez monter à l'avant du...". Bruit de l'explosion, la phrase restera en suspens. Autour de moi tombent violemment les restes calcinés du bus 89. Dire qu'il aura suffit d'un bouton, encore une fois. Mais eux, au moins, sont libérés. Enfin.
Dans mes oreilles, Pendulum continue de chanter.

"We will drag you from where you are to where you belong"

Oui, vraiment, c'est une belle journée !

Vous étiez au moins...