mercredi 3 juin 2009

Et toi, tu l'aimes ma voix ?


C'est assez étonnant comme je ne supporte pas ma voix dès lors que je l'entends. Je pense que je suis loin d'être le seul dans cette situation. La perception de sa voix par une source extérieure (et donc objective, et c'est là que le bat blesse) nous paraît toujours étonnement aiguë, mais certaines tonalités plus graves, plus grasses, nous choquent. C'est ce que l'ont appelle l'effet loudness. Ajoutez à cela les problèmes inhérent aux procédés d'enregistrement qui ne restituent pas non plus exactement la réalité, et vous ressentirez une grande frustration lors d'une première écoute.
Mais en analyse interne, et bien, disons que j'ai la sensation que ma voix est plutôt chaleureuse, emprunte d'une sorte d'élégance et de distinction qui ne sont pas pour me déplaire. Je pars un peu trop dans les aigus, peut-être, mais mettons cela sur le compte de la frénésie qui bien souvent m'habite lorsque je suis face à un interlocuteur attentif. Parce que j'ai un timbre de voix plutôt grave, figurez-vous.
Après, lorsque je m'entends, j'ai tout simplement l'impression d'avoir une voix d'une affligeante banalité. Vulgaire, jeune, insupportable !
Et pourtant... Pourtant... Et bien voilà, pourtant, et même si certains comédiens me diront que ce n'est jamais une fin en soi (même si, à l'égard de certaines productions actuelles, je dirai que, plus qu'une fin en soi, c'est un enterrement de première !), j'adorerai prêter ma voix à une quelconque production. Vous savez, le genre de déclic que vous avez à 7 ans, lorsque vous regardez le Roi Lion pour la première fois et que vous vous dîtes : "oui, enfin, en même temps, Simba, ça aurait pu/du être moi".
Là encore, j'ai conscience de ne pas être original pour deux sous -même si en réalité, public, je te montre toutes mes facettes que tu pourrais qualifier de banales pour me rapprocher de toi et mieux t'embobiner-, mais bon... Sait-on jamais ! Combien d'enfants Paolo Domingo a-t-il fait vibrer par son interprétation de Ce Rêve Bleu dans Aladin, ou Emmanuel Curtil dans Le Roi Lion ? Et qui n'a pas le souvenir de ce bon vieux Luc Hamet, l'éternel voix de Michael J. Fox, et présentateur de Hanna Barbera de notre enfance (et bon nombre de jeux vidéo également) ?
Donc voilà, le doublage, ça m'attire. Ne serait-ce que dans une démarche d'acception ET d'acceptation de ma propre voix.
C'est dit.

1 commentaires:

Maître Le Tour a dit…

Crois-tu réellement que poser ta voix sur un autre personnage puisse être le début d'une acceptation de cette dernière?
Je n'en suis pas persuadé, mais c'est vrai que cela doit être assez amusant.

Vous étiez au moins...